Accueil

Micro - Nouvelle

Le silence (les exos de l’atelier)

 Il a fui le vacarme de la ville, des foules... Il était saturé de pollution urbaine. Il a fui. Fui cette noyade, ce tsunami, ce vertige de mouvements, d’odeurs et surtout de bruits. Dans un réflexe de survie : il a fui.

Une musique, un texte : ICI

Elle pleure la pierre. Tu les voies ces gouttes rouges, et ces insignes noirs gravés dans la chair, ces fours...  Ces fours, les longues files affamées, et ces regards gênés par la neige tourbillonnante, qui glissent vers le sol, fuyant une image aux soubresauts épileptiques, imprécise – comme si on avait forcé les traits d'un dessin flou, gris et fondu, jusqu'à lui donner le tranchant d'une eau forte ou le blanc crie contre le noir.

nouvelle libre audio: 
Roberto Foncesa

Je trouve qu’il est intéressant de travailler la concision.

Elle vit les phares s’éloigner dans la nuit.

Elle vit les phares s’éloigner dans la nuit ; elle était à la fois triste et soulagée, plutôt bien soulagée.

Elle vit les phares s’éloigner dans la nuit.

Elle vit les phares de la voiture s’éloigner dans la nuit. Elle remonta vivement l’allée du jardin, pressée de se mettre au chaud.
Dans le carré de radis, elle arracha au passage et au jugé quelques spécimens. Juste un peu de couleur pour décorer son assiette. L’heure du dîner approchait, même si elle ne sentait pas la faim.

Elle vit les phares s’éloigner dans la nuit. Mais... les avait-elle réellement vus ou croyait-elle seulement les avoir vus ? Berthe en réalité n’était plus sûre de rien, tant dans sa tête, se mélangeaient et se bousculaient les images et les faits depuis... depuis ?

          Elle vit les phares s’éloigner dans la nuit.

Pour la première fois, elle se retrouvait seule dans cette sinistre demeure au cœur de la forêt.