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libre - Poésie

 

Déjà publié ailleurs mais en écho à l'auteur de "L'heure méridienne".

Il me paraît donc important de placer ce texte, à son côté, dans le catalogue d'Ecriptoire.

 

tu me laisses

 

 

…dans la cargaison

 

je

            vous

                        ai épousée

du premier amour au dernier chagrin

Si tu étais partie sur un voilier léger, frémissante d’envie pour des pays lointains

Et bien accompagnée par un seul passager

 

 

C’est la minute,

la révérence,

tête posée comme l’oiseau sur le piquet,

entouré d’huîtres.

 

Un édifice est achevé.

 

 

 

Inspiré d’une phrase de Flaubert

"Le diable t’a inventé pour que je sache ce qu’est le bonheur"

 

 

J'écoute cet orgue.

 

N'ose prononcer ta chaude absence.

Ni l'entendre.

Ressenti d'amant

au centre des chutes.

 

Regard cacheté

sous les préaux courbes des paupières.

 

Chaque mot était un galop

torché de coton.

 

 

Arbres ébouriffés,

Pluie cette nuit.

Chaque branche étincelle.

 

Le jour est indécis, tu sais, là-bas,

dans les vallées, les ubacs

où s'attardent les brumes.

si le Sud

avait été

dans les parages

 

 

la terre aurait épongé l'automne à boire le jus de ses chagrins

 

nous survivant au reste

 

Quitter la nuit. Les yeux ouverts.

 

Le soleil émerge de son bac de vide.

Jets d’échardes au travers des volets fermés.

 

Un rouge-gorge va se fracasser

Ce matin, tôt, sur la vitre.

 

Je me traque.

Creux d’une question.

"Rien ?"

 

Tout existe, sans plus.

J'ai rêvé
d'un amour aux yeux de tourterelle
bercé sur les ailes du temps,
un amour de satin     
fourreau de nos peaux nues,
un amour jaillissant
tumultueux émoi
où baigner notre chair.