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Sur les champs de bataille

il tombe du bétail

une horde de ras-le-bol

agonise lentement.

 

Hier a semé des coquelicots,

aujourd'hui maraude les boutures d'espérance,

les yeux tournés vers demain,

offensive mort-née.

 

Si vin est le sang qui coule,

laisse-moi remplir ma coupe assoiffée

quand survivre arrache au péril

la substance qui scelle son essence...

 

 

Ils se sont tus,

les hérauts des libertés qu'on tue.

La peur a tricoté sa muselière,

l'appât du gain aussi.

 

La terre n'engendre plus les Hommes,

la plume en bandoulière,

à l'assaut des maux.

 

 

Et la scansion des pleurs

nourrit les folles mégalomanies...

 

 

 

 

 

 

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Commentaires

mapisi
L'amertume est forte dans ce

L'amertume est forte dans ce texte. Les espoirs éphémères d'hier (coquelicots) sont morts (-nés) dans un présent guerrier.

Le thème en soi est bien traité mais le texte demande plusieurs lectures pour bien le comprendre.

Héraut/héros : le jeu de mots est intéressant ; que pourraient-ils annoncer quand l'avenir n'existe plus !

vin/vain : il est dommage que ce ne soit pas le mot vain. Vin est presque trop attendu avec coupe assoiffée.

 

"quand survivre arrache au péril

la substance qui scelle son essence..."

J'avoue ne pas avoir bien compris ces deux vers. Quelle est cette substance qui scelle l'essence du péril ?

 

Malgré cette petite incompréhension, c'est un poème qui me laisse une bonne impression.

 

Pierrot
Le lecteur est agressé

Le lecteur est agressé d'emblée par l'assonnance bataille/bétail,

Au vers 3 "une horde de ras le bol" enfonce le clou.

 

La suite de poème ne déçoit pas.

 

"Si vin est le sang qui coule,

laisse-moi remplir ma coupe assoiffée

quand survivre arrache au péril

la substance qui scelle son essence..."

 

????

 

Franchement, j'ai détesté

 

 

 

 

micdec
  Aie ! Pour du vers libre,

 

Aie ! Pour du vers libre, c'est du vers libre et, même du verre un peu cassant tout cassé.
Comment on dit, très gentiment, "je n'ai pas pu apprécier" ?
Quelques jolies trouvailles, pourtant : 
"quand survivre arrache au péril
 la substance qui scelle son essence"
C'est joli, ça.
ou encore :
"la peur a tricoté sa muselière,
l'appât du gain aussi"
C'est intéressant.
Mais le toutim est trop décousu, trop cassant, je l'ai dit plus haut, trop inharmonieux et, surtout, beaucoup trop, je crois : "je sais ce que je veux dire, moi !"
Ce texte me fait penser à certaines gloses que l'on entend dans certains cercles littéraires dans lesquels, la voix vibrante, l'auteur se lit en se justifiant à chaque instant, en expliquant, en tentant, enfin, de faire passer une émotion vocale en lieu d'harmonie sensuelle qui est et reste, pour moi, l'essence de la poésie, libre ou pas.
Désolé, mais je crois sincèrement que le lecteur mérite un peu plus d'attention à son rôle de spectateur béat auquel on doit mâcher le travail, comme font les mamans pélicanes pour les bébés pélicans.
En somme, le boulot d'un auteur est de pré-digérer l'aliment texte pour permettre au consommateur de profiter des bonnes vitamines et autres oligo éléments qui doivent enrichir la comprenette de son lectorat.
Non pas que ce texte soit difficile à comprendre dans ses intentions, d'ailleurs. Et c'est, peut-être, ce qui me gêne le plus. Si c'est tellement simple, pourquoi ne pas le dire plus joliment ?

N'embrassez pas les grenouilles

luluberlu
Portrait de luluberlu
Autant le dire, j'ai eu du

Autant le dire, j'ai eu du mal à lire ce poème, probablement parce que le "dit" ne me semble pas en adéquation avec le genre. Ou bien est-ce la forme décousue qui ne me séduit pas ? Ou plus simplement ma formation classique qui me fait passer à côté de... mais de quoi ?

Il y a certes de belles images comme :

Hier a semé des coquelicots,

aujourd'hui maraude les boutures d'espérance,

Mais l'ensemble me semble assez décousu. C'est en fait le liant entre les différentes strophes et la progression dans la reprise. D'un autre côté il s'agit d'une poésie en "libre" qui donc n'obéit pas à une structure régulière (ni mètre, ni rime, ni strophe). Ou bien est-ce l'effet d'enjambement comme ici :

quand survivre arrache au péril

la substance qui scelle son essence...

Tout cela pour dire que, s'il y a des images-chocs, l'ensemble me semble assez mal agencé et que lecture s'en trouve perturbée. Mais peut-être est-ce l'effet recherché et suis-je passé complètement à côté. D'autant que je ne suis pas poète et que mes 2 éminents collègues ont apprécié (eux le sont... pas éminents, wink mais poètes).

 

anubis1 (manquant)
Avis publication: oui

Un texte brut, quasi brutal, avec des images fortes (parfois un peu trop accentuées, comme pour la majuscule à Hommes qui à mon sens n'apporte pas vraiment un plus). Un message porteur, bien servi par une alternance de vers bref et de quasi prose. Je pense que la ponctuation aurait pu être moins "plate" (il me manque des ! et des ...) en regard du sens. Un bon texte.

Tinuviel1 (manquant)
Commentaire de publication

Avis de publication : oui

 

Voilà un texte qui a du corps et de la gueule ! Quand le poète a des choses à dire, et qu'il/elle les dit si bien.

"La peur a tricoté sa muselière"... j'adore ce vers, et c'est si vrai que

La terre n'engendre plus les Hommes,

la plume en bandoulière,

à l'assaut des maux.

D'autres images que je trouve très jolies, comme cet aujourd'hui qui "maraude les boutures d'espérance" et cet hier qui a "semé des coquelicots".

 

Séduite par le fond et par la forme, je suis.

 

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