
Comme un goût de douce nostalgie,
Ombre et lumière d’un soir d’automne.
Parures incendiées presque évanouies.
Musique silencieuse des couleurs
Qui, dans l’espace, résonne.
Un noir tourbillon agitateur
S’essaye à brouiller un peu
Du ciel
Les derniers camaïeux.
Dans ses volutes kyrielles,
Une déchirure orpheline
Où irradient
Brins effrontés de lumière violine.
Un morceau de paradis.
Sérénité de l’instant,
Tiède abri du silence
Où se confondent un temps
Murmures du vent en mouvance
Et froufrous soyeux
Des feuilles qui dansent.
Cadeau des dieux.
Las, l’automne se consume.
Arbres éplorés se déshabillent
Avec douce amertume.
Et vers le ciel où s’éparpillent
Papillons ensanglantés
Tendent leurs bras amaigris.
Chagrin d’arrière-saison.
Petit vertige du temps rétréci
Qui bouscule la raison
Au rythme des saisons s’usent nos printemps.
De l’hiver on pressent déjà les funèbres arpèges
C’est le compte à rebours du temps
De ses affres et de leur cortège.
Malgré tout n’oublions pas la beauté des choses.
Pour nous ou pas
Dans la rosée du matin ou les plis d’une rose
Le printemps bientôt reviendra.


Commentaires
"Petit vertige du temps rétréci qui bouscule la raison...
Au rythme des saisons s'usent nos printemps"
"une déchirure orpheline"
Une image et un poème joliment mélancoliques.