Le jour a fermé ses persiennes et les cieux ont revêtu leur brune parure. Dans cette délicate pénombre toute griffée d’éclats de lune, une gerbe gracieuse de jeunes filles : Muses, nymphes, naïades ou néréides peut-être ?

Elles dansent tournoient virevoltent… Folle sarabande tourbillon joyeux où se mêlent ombre et lumière, bruns et blonds, parfums et froufrous, rires et notes légères. On dirait que la nuit ruisselle de gazouillis.

Instant de poésie.

Leurs fluides robes blanches se rient des ténèbres ; elles brodent l’espace, s’animent au rythme de leurs corps graciles, ondoient, chaloupent et allument en douceur leurs frêles silhouettes.
Sur le sable leurs pieds nus et agiles peignent et dessinent jolies arabesques et fioritures.

 
Tournez, vibrez, dansez, écrivez vos rêves avec vos corps, envolez-vous comme papillons ou hirondelles tutoyant l’azur. 
Dansez, dansez, rêvez en couleur et nous emportez dans votre ronde grisante et échevelée.

Instant de grâce et d’harmonie.

Elles dansent. Insouciance et bonheur en émoi. Oublié le passé. Oublié l’après. Elles dansent et c’est comme un désir, un cri de liberté. Au rythme de leur pas, mains unies, enivrées et radieuses elles dansent, tourbillonnent, tourbillonnent encore sans retenue ni réserve, savourant seulement ce moment de communion et de partage.                                                         

Instant de paix et de sérénité.

La danse les absorbe. La vie les emporte. Surprenant ballet, étonnante chorégraphie où tout est à la fois apaisement et exaltation, pulsation dynamique des corps et fluidité des mouvements.

Las, instant fragile et éphémère.

Sur des volutes bonheur elles ondulent et se déploient, accélèrent la cadence tandis qu’en écho le temps s’emballe, peu à peu, se consume, se fige. Une dernière ronde, une dernière danse. La magie s’évapore doucement.
La dernière ronde d’une ultime danse.

Illustration: