
Ô toi fringante messagère des premières couleurs du printemps
Que l’on appelle encore « fleur du vent »,
Tu fus, dit-on, nymphe aimée de Zéphir le dieu des vents
Que sa femme, jalouse et ombrageuse
Transforma en une fleur fragile et gracieuse.
Tu serais née, dit-on aussi, des larmes d’Aphrodite
Pleurant la mort d’Adonis son amant.
Princesse des fleurs, humble et insolite
Tu nous séduis quand arrive le printemps.
Narguant les froids derniers,
Tu t’éveilles doucement sitôt passé février.
Et, lentement, avec des airs mystérieux,
Tu déplies tes pétales harmonieux,
Dévoilant avec délicatesse
De tes atours toute la richesse.
Tu as la légèreté du coquelicot des prés,
De la marguerite la simplicité.
De la timide violette tu as l’innocence,
De la renoncule des jardins l’élégance.
Tes fleurs légères aux couleurs raffinées
Parsèment de gaieté parterres et potées.
Ton charme subtil et discret
A conquis nombre peintres tels Matisse et Monet.
Conquis les fleuristes aussi
Tant sont riches et lumineux tes coloris
Que rehausse avec un certain faste
Ton cœur joufflu tout ombré d’hématite.
Quand le soleil éteint ses lumières
Doucement tu fermes les paupières.
Repos bénéfique de la nuit
Qui t’assure longue floraison et belle vie.


Commentaires
Joli poème en hommage à cette fleur toute simple qui sème ses graines (akènes) au gré du vent." Fleur du vent" ou "Fille du vent", ça lui va bien !
Petite coïncidence : hier, un ami nous a offert un "anémomètre" de sa fabrication. Accroché à une branche du cerisier, il tourne à toute vitesse en ce moment. Je le vois de ma fenêtre.
Et je sais maintenant que "anemos"en grec veut dire vent.