Accueil
1 post / 0 nouveau(x)
plume bernache
Gilles Marchand : Requiem pour une apache

 

 

« Jesus n’était rien d’autre que le patron un peu obèse d’un hôtel miteux, Antonin l’idiot du village égaré en milieu urbain, Marcel une bête de foire qui avait bousillé son cerveau sur un ring, Marie-Pierre une noire qui vendait (très peu) des encyclopédies en porte à porte, Joséphine une grise qui avait noyé ses frustrations photographiques dans les volutes de fumée, Mario un italien raté cuisinier sans étoile, Paul un escroc notoire, Vieux John  ouvrier retraité un peu gâteux, Jolene la caissière analphabète du supermarché, Suzanne une vieille odeur qui rampait sous les portes et Alphonse un sous-homme perdu au fond d’une bassine qui n’en finissait pas de s’évaporer. »(p121)

 

Voilà les personnages de ce roman atypique. Auxquels il faut ajouter le vieux  lampadaire du coin de la rue qui participe à sa façon…

 Drôle, humaniste et généreux, tendre et poétique, avec quelques touches de surréalisme. Une certaine parenté avec Boris Vian.

Un hommage à tous ces « cabossés » qui, comme Jolene arrivent à

« créer un nous avec des gens qui n’étaient jamais parvenus à être un « je ». (p171)

En exergue du livre, cette belle phrase de Maïakovski :

« Puisqu’on allume les étoiles, c’est qu’elles sont nécessaires à quelqu’un »