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plume bernache
Le héron de Guernica

 

  Après avoir vu à la télévision le documentaire sur "Guernica", m'est revenu en mémoire ce magnifique et court roman (158 p) de Antoine Choplin: "Le héron de Guernica"

Résumé:

À Guernica, en avril 1937, Basilio passe son temps dans les marais à peindre des hérons cendrés. Ce jour là il essaie de capter dans l'œil et les plumes du héron le frémissement de la vie...

 Comment rendre compte de la réalité que ce soit celle du héron ou de la guerre terrible qui vient de frapper son village si paisible ?

Il se rendra à Paris pour découvrir le "Guernica" de Picasso.

Nécessité de l'Art pour rendre compte de l'indicible.

 

Un roman magistral de finesse et de puissance .

 

Un beau passage(p 54) du  « Héron de Guernica ».

Basilio est passionné de peinture et son souci du moment est de faire ressentir la vie dans l’immobilité de son modèle de prédilection : le héron.

« De ces poses, de ces postures parfaitement inertes, émane pourtant une sorte de palpitation. Même à vingt ou trente mètres, on le perçoit, le frémissement invisible, le battement profond qui cogne aux parois de ce corps figé. ……et puis aussi, la profondeur de ce regard. Ces deux gouffres plantés de part et d’autre de la tête du héron et par lesquels Basilio a l’impression de s’exposer à une chute vertigineuse . Ces petites billes au moins l’une d’entre elles, doivent figurer sur la toile. Et pas seulement comme des coques luisantes aux couleurs et aux reflets complexes. Non, comme des puits plutôt, noirs et irrésistibles. Basilio se dit qu’il conviendrait peut-être un jour ou l’autre de se résoudre à oublier le héron lui-même pour ne s’intéresser qu’à l’abîme qui s’ouvre à l’interstice de son regard. Plonger un peu là dedans et seulement ça. »

Une jolie leçon de peinture non ?