Oserais-je vous le raconter ?

 

La pendule sonnait une heure du matin.

Le brouillard, dense, rendait cette nuit noire encore plus cotonneuse.

Pascal se tournait et se retournait dans son lit sans pouvoir trouver le sommeil.

Lecture, infusion, rien n’y fit.

Il décida de se lever.

 

En déambulant dans la maison, il s’approcha de la fenêtre.

Et là, ce qu’il vit imprégna sa rétine pour le restant de sa vie.

 

Un énorme engin rond d’où s’échappaient des lueurs bleutées stationnait dans la cour !

 

Une porte coulissa et deux très grandes silhouettes en sortirent.

Leurs vêtements reflétaient la lumière bleue de l’appareil.

Pascal, tétanisé, les yeux exorbités, regardait, regardait à s’en faire exploser la tête.

Des martiens !

Mais je délire se dit-il, je deviens complètement fou.

 

Les personnages progressaient vers la maison et Pascal pouvait entendre leurs pas se rapprocher.

La porte de la maison s’ouvrit.

Ils étaient là, devant un Pascal médusé, plus mort que vif.

• « N’aie pas peur lui dirent-ils

Contrairement à ce que tu penses, nous ne sommes pas des martiens.

Nous venons de Vénus, tu sais, cette étoile brillante que vous appelez “Étoile du Berger” parce qu’elle montre le chemin.

Nous sommes la conscience de tes ancêtres, nous sommes TA conscience.

Attirés par le tintamarre provenant de la Terre, nous sommes venus voir de plus près ce qu’il s’y passait.

• Les mers sont polluées à un point tel qu’un quasi continent de déchets flotte sur les océans.
• Les forêts sont dévastées par les incendies et les arrachages sauvages.
• La banquise, victime du réchauffement climatique fond et les ours polaires ne savent plus où aller.
• Des races entières d’animaux disparaissent tant la pollution et la rapacité des hommes sévissent. »

 

Pascal, proche du malaise, reconnaissait sur les visages des visiteurs l’ombre furtive de quelques-uns de ses ancêtres vus sur de vieilles photos jaunies.

Les visiteurs reprirent :

«  Alors, ami, sois vigilant et dis-le autour de toi, la terre, NOTRE terre est fragile et précieuse.

Protège-la, défends-la, de toutes tes forces.

Et si, parfois, ta vigilance faiblit, lève les yeux et tu verras, loin dans le ciel, l’Étoile du Berger plus brillante que jamais.

Nous serons là pour t’encourager, pour t’épauler. »

 

Sur ces mots, ils se retournèrent et repartirent vers leur engin volant.

Dans un souffle, ce dernier s’éleva et rapidement disparut dans l’obscurité.