"Deux dates qui enserrent la naissance et la mort , et puis ce court tiret, censé contenir l'ensemble de son existence, de ses pensées de ses rêves, des caresses de ses mains, ses yeux rieurstaquins, l'amour que lui portaient ses deux soeurs, l'amour qu'il avait pour sa mère, celui que lui portaient ses enfants...Tout cela est censé se trouver dans ce court tiret."
Un petit aperçu du dernier livre de Jon Kalman STEFANSON : "Ton absence n'est que ténèbres" juste pour donner envie de s'y plonger : 'un puzzle romanesque extraordinaire "saturé de poésie, parsemé de philosophie"
Hey, mais je plaisantais ! Ne prends pas ombrage de ma réponse que j'ai juste voulue de la même veine que ton commentaire ! Second degré.
Quant au devenir du site, il me semble que tu as fait le nécessaire pour qu'il fonctionne à nouveau ; et on a bien compris que le chantier n'a pas été facile.
À nous maintenant d'user pleinement de cet outil dont peu d'ateliers disposent.
Nous devrons en discuter tous ensemble la prochaine fois. Et réveiller les "marmottes" qui n'envoient pas leur texte.
Quant à la santé de l'atelier : nous avons résisté au confinement, nous avons fait des sorties plus qu'intéressantes, à Lalinde, à Bordeaux, reçu des auteurs, participé à la nuit de la lecture...sans compter les séances ordinaires, le club lecture (même si nous restons en comité restreint) les repas au resto etc . Le bilan est plus que positif non ?
Oui ! tout comme le devenir du site et des ateliers...
Mouais...voilà un commentaire un peu tiret par les cheveux ! Le mot savant, c'est : "capillotracté"
Il y a aussi : faut boire le vin quand il est tiret !
Rencontré à quelques heures d’intervalle, sur le même thème du trait d’union entre les deux dates sur les pierres tombales, ce passage de « Zabor ou les psaumes » de Kamel Daoud :
P303. « Je jouais avec les dates de naissance et de mort et je pensais avec fascination à ce blanc du trait d’union entre les deux indications, à cette ravine du souffle, irréductible car il s’agissait d’une vie, mais absolument vide, car entre la naissance et la mort manquait le récit d’une histoire. Je rêvassais sur la possibilité d’une pierre où serait écrite une vie entière, dans chaque détail, précisant le grain et le grandiose, le souffle et la peau, toutes les rencontres et tous les dialogues menés avec les autres ou avec soi-même dans sa propre tête. Mais cela ne suffisait pas. Il fallait rêver d’une pierre tombale qui serait annotée sur tout son volume, entourée, investie, traversée par l’écriture dans son cœur sec, qui serait l’écriture elle-même, l’image composée de mille images en cellules, ruches, le corps lui-même. »
et, encore le même thème, mais plus brièvement chez Marie-Hélène Lafon :
p160 « Antoine peine à s’arracher à Chanterelle. Il fixe ce tiret, le tiret du six sur les claviers français, toute une vie dans un tiret, une poignée d’années, à peine cinq ……. il sent qu’il pourrait se mettre à pleurer là, dans le soir vert de Chanterelle, devant la tombe de cet enfant dont la mort ne s’élime pas . »
Jon Kalman Stefansson, Kamel Daoud, Marie-Hélène Lafon, trois auteurs d’horizons très différents, qu’on ne peut accuser de plagiat – ils n’en ont pas besoin – méditent sur ce même thème du tiret sur les pierres tombales . Plutôt fascinant ! Un thème universel sans doute …