« Simon est assis dans sa cuisine, seul. Il vient de ramasser les deux parties d’un vieux bol bleu. Une dans chaque main. Le bol est tombé sans qu’il s’en rende compte. Il lui a échappé des mains. Maintenant il regarde par la fenêtre. Les deux parties ne pèsent pas le même poids. On peut jouer toute une vie sur quelque chose de brisé. Il en sait quelque chose. »
Finesse et délicatesse : comme la céramique brisée, tout peut se réparer, surtout quand un psychanalyste à la retraite « s’introspecte ». Un beau roman d’apprentissage de soi autour d’un voyage initiatique au Japon ; voyage philosophique, mais également terre à terre, qui dégage une grande douceur.
Une très belle histoire de rencontres et d'amititié. et bien d'autres choses, infimes et profondes.
"La rencontre avec soi passe par la rencontre avec l'autre"
Rencontre aussi avec les mots, les siens ou ceux des autres, ceux des poèmes:
"cette poésie charnue, déroutante de beauté fruste qui l'arrache à lui-même. Elle l'arrache à lui-même comme la contemplation d'un tableau. Il entre à l'intérieur des mots comme dans des couleurs. Il faut qu'ils soient peu nombreux et choisis, simples.(haîkus ?)
avec les choses du quotidien ( le bol, la table) avec les éléments (l'eau, la terre, les tissus, les outils)
"L'âme c'est un instant. Juste un instant. Un mouvement. Fugace. Il n'y a pas d'état d'âme, il y a des moments d'âme."