Mohican de Éric Fottorino

« Brun va laisser ses terres du Jura à son fils Mo, écologiste militant.

Brun a fait de son mieux pour se « moderniser », faire évoluer ses pratiques, sortant de l’ignorance et des croyances des générations précédentes. Pour augmenter ses productions, il a suivi les directives des « techniciens » conseillers  de la Chambre d’Agriculture, vendeurs de produits phytosanitaires et matériel spécialisé. Trop tard, sa femme décédée, malade lui-même, il s’aperçoit amèrement qu’il est devenu malgré lui un « pollueur » et que ses finances sont au plus bas. Pour éviter la faillite et faire une action écologique pense-t-il, il accepte, contre une importante rémunération, l’installation ( en location) de plusieurs éoliennes sur sa propriété … »

Ce livre est intéressant par son sujet tout à fait actuel et bien documenté. Il suscite réflexion – voire polémique –  sur l’évolution du métier d’agriculteur…J’avoue qu’après cette lecture mon point de vue sur les éoliennes est sérieusement bousculé !

Malgré des personnages plutôt stéréotypés, un style sans grande originalité et peut-être quelques  invraisemblances (la fin notamment un peu utopique je crois)  ce roman, presque un  documentaire, vaut vraiment la peine d’être lu. Je pourrai le prêter .

P132 : Ton grand père Léonce, il ne savait que donner sa peine. Comme tous les gars de sa condition il n’avait pas de savoir, juste la croyance »

P159 : « Qui lui faisait la conversation, ses poules exceptées ? Alors quand il laboure derrière ses bœufs il leur parle. Deux paires d’oreilles même attelées ça fait un auditoire »

p98 : »Un pantin croit bien faire quand on le tire par ses ficelles. Ils étaient de mèche avec les marchands de semences, d’herbicides et d’insecticides, avec les marchands d’aliments, avec l’industrie et même avec les grandes surfaces…..Ce petit monde a prospéré sur notre dos. Et nous, crédules comme pas deux, flattés d’être des entrepreneurs modernes et pas des péquenauds en gros sabots, on a gobé ces mirages. Cocus, c’est le mot.»