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                  Vieillesse ô vieillesse ennemie !

Tic      tac      tic      tac     tic     tac… s’exprime, depuis la nuit des temps, l’horloge du temps. Lentement, si lentement, trop lentement pour l’enfant qui a des ailes aux pieds et voudrait tellement grandir vite !

Tic tac tic tac tic tac… Le mouvement s’accélère. L’adulte s’affaire, se démène et s’agite. Tant et tant à mener de front et les journées si courtes pour rattraper le temps !

Tic tac tic tac tic tac… L’accélération à son zénith ! Le 3e âge qui n’en peut, mais : oreilles en perte de vitesse, mains tremblantes et malhabiles, membres lourds et douloureux, pas hésitant, cerveau au ralenti ! Aïe, bonjour l’impasse : terre qui s’abaisse, difficulté à faire, élan qui s’anémie !

 La valse des jours, le temps qui poursuit sa course, le temps qu’on n'a pas ou qu’on n’a plus, celui qu’on perd ou qu’on a perdu, celui qu’on tue, celui des souvenirs qu’on a laissés au bord du chemin, le temps qu’il est grand temps…

Inexorable marche du temps qui, à l’âge canonique, nous laisse étonnés, pantois et tellement désemparés.

Les minutes, les heures, les jours, les saisons glissent et s’égrènent insidieuses et implacables. Une semaine s’ensauve une autre arrive aussitôt. Le temps s’emballe, s’affole et la pendule, insatiable dévoreuse, bat encore et encore la mesure en cadence : tic tac tic tac tic tac.

Et puis un jour… le temps qui nous rattrape. Même marathonien médaillé on ne lui échappe guère !!
Un matin, outre les rides, les poches sous les yeux, la peau flétrie, la tête chenue et les cheveux qui ont pris ou commencent à prendre la tangente on se réveille, les genoux ronchons, la nuque grincheuse, les pieds frileux et cossards !!

Douloureux constat : le temps s’écoule, le corps s’écroule !
Une page se tourne, un « demain autrement » se profile.
Peu à peu, on s’installe dans le présent, soucieux de l’urgence à vivre l’instant ; à petits pas et petites gorgées.
Prendre enfin le temps. Retrouver son âme d’enfant, s’étonner et s’émerveiller de tout et de rien, s’autoriser, comme une gourmandise, moult petits plaisirs du quotidien. « Vivre comme de facétieux lutins. Conjuguer au présent les lendemains et cueillir des brins de folie et des bouquets d’espoir afin d’éviter de tout peindre en noir ». Tant de rose encore dans un ciel pourtant bien incertain : l’arthrose, l’ostéoporose, la cirrhose, la névrose...!!!

Et puis se dire que vieillir, au fond, demeure le seul moyen trouvé pour vivre longtemps, plus longtemps en tout cas. Alors, s’en réjouir et accepter comme un cadeau ce petit rab que nous offre gracieusement la vie.

 

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Commentaires

plume bernache
il est grand temps

 

   " le temps qu'il est grand temps " certes ! Mais il est encore temps, alors profitons-en, c'est d'ailleurs ce que tu suggères joliment dans les derniers paragraphes, brins de folie, bouquets d'espoir , bon programme !

 

  'le temps s'écoule le corps s'écroule" Belle formule, mais un peu cruelle...Ceci dit, l'inverse : (le temps s'écroule le corps s'écoule) beurk... serait piredevil

 

 

J'aime bien ta façon de voir la vie "en rose" !angel

 

Ce texte bourré d'humour noir est une belle façon de mettre à distance ces tracasseries que l'âge nous octroie.

cfer
Oh! Là Là

Un texte beau et puissant, émaillé d'une foultitude de vérités.

Un texte qui nous parle et qui fait mouche quand la finitude se fait jour.

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