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Un texte en s'inspirant d'une photographie : ICI.

  Ils avaient navigué longtemps dans l’espace. Au début, Élytre maîtrisait parfaitement son engin « arachniporté ». Attentif au paysage terrestre en dessous, il prenait le temps de choisir le lieu idéal d’atterrissage. Bientôt Éole voulut jouer avec lui, le bousculant tantôt vers le couchant tantôt vers le midi, le poussant vers le haut l’attirant vers le bas. À la fin ce n’était plus un jeu mais un combat. Les forces du vent contre la fragilité de la voilure eurent raison de l’esquif. Celui-ci se mit à dériver, planer, tourbillonner et ce fut la chute à travers l’épaisse canopée. Les frêles passagers émirent des stridences d’épouvante silencieuse, éteignirent leurs organes. Fin de leur histoire céleste.

  Aube de leur vie forestive. Advint alors la lumière entre les hauts fûts immobiles dressés entre ciel et terre. Une légère brise éveilla leurs sens. Délicatement posés sur un nid de mousse blonde, chacun était coiffé d’un frémissant capuchon d’arachnéite opaline les faisant ressembler à de jeunes fantômes. C’était là leur nouvelle nature. Esprits de la forêt. Rêvés depuis toujours.

  Pour saluer ces petites âmes blanches, les feuilles vibraient en cadence et les insectes fredonnaient en chœur sous la ramée. La Forêt souriait comme une jeune mariée sous son voile de tulle immaculé.

 

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Commentaires

cfer
Renaissance

Un conte original tout en délicatesse et poésie pour évoquer une renaissance.

De belles images :

"des stridences d'épouvante silencieuse"

" coiffé d'un frémissant capuchon d'arachnéite opaline"

Comme un rêve:

"Ils éteignirent leurs organes"!!

plume bernache
L'assassin de téléphones

 

 Je viens d'écouter "L' assassin" À peine exagéré.( Il existe des grills, mais moi je n'en possède pas…mon odorat suffit enfin pas toujours, qui te disent quelle côtelette tu dois retourner en priorité !). Et quel humour ! J'ai pensé à certains sketches de Raymond Devos. Bref, je trouve cet assassin bien sympathique.

 Absurdité du monde moderne ; faut-il que des objets, NOS objets nous dictent ce que l'on doit faire ? On a l'impression qu'ils ont pris possession de nous et qu'ils nous prennent pour des idiots...C'est d'autant plus vrai que c'est nous qui les avons programmés.

 

Dernièrement, mon  téléphone fixe que j'avais enlevé de son socle et transporté dehors s'est mis à pleurnicher "Base…base…baaaase!"de plus en plus faiblement. J'ai presque eu envie de le consoler, tu imagines ?

 

Quant à "un coup de tonnerre", belle réflexion sur"l'effet papillon" et sur notre responsabilité pour l'avenir de la planète. Beaucoup d'humour aussi et des descriptions terrifiantes des tyrannosaures (blessés!!) Une satire des "safaris" bien croquée.

luluberlu
Portrait de luluberlu
Ray Bradbury  déclare dans un

Ray Bradbury  déclare dans un entretien en 1999 : « Avant tout, je n’écris pas de science-fiction. J’ai écrit seulement un livre de science-fiction et c’est Fahrenheit 451, basé sur la réalité. La science-fiction est une description de la réalité. Le fantastique est une description de l’irréel. Donc les Chroniques martiennes ne sont pas de la science-fiction, c’est du fantastique. »

À écouter : « Un coup de tonnerre et l'assassin »

Isaac Asimov est un auteur de science-fiction (avec « Les robots », voir ICI et autres)… mais pas que. Philipp K.Dick, classé comme auteur de SF est plutôt un auteur de fantastique. Deux questions récurrentes traversent l’œuvre de l’écrivain : « Qu’est-ce que le réel ? » et « Qu’est-ce qu’être humain ? ». Cependant la frontière est poreuse. Disons, pour simplifier à l’extrême qu’il y a les « machinistes » et les « oniristes ». Beaucoup de poésie dans leurs récits.

plume bernache
science fiction

En général je ne suis pas fan de science fiction (« Le meilleur des mondes » « Globalia » « la guerre des mondes »  « La ferme des animaux » etc) car ce sont souvent des allégories pessimistes et désespérantes de notre société actuelle ou pire, de ce qu’elle pourrait devenir. Au mieux ça me met le moral à zéro, ou carrément ça me terrifie…

 

Ceci dit, je viens d’écouter « Ylla » et « La corne de brume » : un régal ! Bien que plutôt mélancolique, il y a de la douceur, une telle poésie, un tel charme surtout dans le second, et c’est si bien écrit et lu !!! Ce sont des contes fantastiques et philosophiques (comme souvent sont les contes). Je vais me procurer au plus vite le recueil de nouvelles dont ils sont issus . Et ça me donne envie aussi de continuer mon texte sur la forêt enchantée dans ce sens-là.

olala
La forêt enchantée

Bravo pour ce texte léger, aérien, "arachnéen" !

Un conte plein de fantaisie et d'originalité où l'imaginaire rejoint avec bonheur le fantastique.

luluberlu
Portrait de luluberlu
Aussi enchanté que la forêt à

Aussi enchanté que la forêt à la lecture de ce trop court texte. Ceci étant, vu le temps imparti (30 minutes). Hé hé ! ça me donne une idée… Connaissez-vous Ray Bradbury ? Sinon, un coinseil, lisez Fahrenheit 451. Ou écoutez « Ylla » et « La corne de brume ».

Anticicipation, science fiction, fantastique... Que d'univers à explorer !

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