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luluberlu
Portrait de luluberlu
Boualem Sansal : Le serment des barbares

On dit qu’il faut savoir souffrir pour s'élever… Certes, mais jusqu’à un certain point. Ce n’est pas le style (brillant) qui pose problème, mais les digressions qui se déroulent à l’infini et qui, malgré toute l’attention portée au récit, font perdre le fil. Certes, c’est un ouvrage important pour qui veut comprendre l’Algérie ; l’histoire postcoloniale des années de gestion socialiste n’est pas du tout une histoire amusante. Un pays riche (le pétrole) mis à sac, en coupe réglée par des militaires et des religieux sans scrupules et adeptes des pratiques mafieuses les plus sordides.

Écrit d’une manière brillante, profuse et pléthorique (l’imbrication en est la cause :  les périodes se superposent : guerre, indépendance, FIS, etc.), avec des phrases qui pilonnent le lecteur, le livre, fatigant à lire, m’est tombé des mains à mi-chemin. À trop s’élever, on manque d’oxygène. L’enquête menée par un policier proche de la retraite sur 2 assassinats n’est qu’un prétexte diffus à un pamphlet politique justifié, une charge multiple contre la prévarication, le mensonge, l’enrichissement éhonté de quelques-uns (les caciques du FLN, les réseaux mafieux et islamistes, les liens entre tous ces gens, etc.).

 

On ne s’étonnera pas qu’aujourd’hui un politique algérien (Hachemi Djaâboub, ministre du Travail [dans un pays au chômage endémique] et de la Sécurité sociale [dont les dirigeants viennent se faire soigner en France]) ne veuille lever le voile sur ce passé encore bien trop proche qui risque d'éclabousser tant il est plus aisé de déclarer un « pays ennemi traditionnel et éternel ». Quel gâchis et que ce peuple est à plaindre. Puisse-t-il un jour prochain se débarrasser de ses parasites. Inutile de préciser que le roman est interdit (comme d’autres) en Algérie, quant à l’auteur…

 

Malgré les accords d'Évian, il va bien falloir que chacun mette encore de l'eau dans son vin.