Tableau : « Montauban sous la pluie »
Musique : Vivaldi : « L'hiver » ( Daniele Orlando, i solisti aquilani )
Faut-il que nous soyons de bonne compagnie et l’âme bien née pour rester vivants devant ce contraste : architecture épurée, ocrée par la terre du pays, solide et paisible face au déchaînement des éléments. Vent hurleur et pluie froide, glacée comme doit l’être le cœur des hommes terrés entre leurs murs, rideaux tirés et contemplant les ondes ballottées par les bourrasques qui engouffrent leurs sanglots sous les arches du pont vieux.
Faut-il que nous aimions la vie et la voir ainsi mise à mal par cette saison désolante pour nous préserver de tout désespoir s’il n’était pas l’opportunité de nourrir la patience et nous faire aimer encore davantage les clémentes et douces saisons que les temps à venir nous promettent.
Une ébauche d’arc-en-ciel trouant les nuages, n’en serait-il pas le signe ?
Commentaires
Bien aimé : " les bourrasques qui engouffrent leurs sanglots sous les arches du pont vieux "
" L'arc-en-ciel trouant les nuages " : une promesses d'heures plus clémentes et... peut-être aussi une lueur d'espoir dans nos vies souvent agitées et tourmentées ?
Merci pour ce court mais joli moment de lecture.
Où en es-tu de ton livre ? Certaine que les pages devraient en être savoureuses.
« Faut-il que nous soyons de bonne compagnie » pour accepter d'être frustré par un texte aussi court !
Juste « Une ébauche d’arc-en-ciel trouant les nuages... »... À quand la grande trouée ?
«Vent hurleur…… les ondes ballotées par les bourrasques qui englobent leurs sanglots sous les arches du pont vieux » :
Que cette phrase (entre autres) est belle et bien rythmée ! On a l’impression d’entendre les éléments en mouvement.
La formule « Faut-il que… » permet d’emblée de dépasser le côté descriptif et invite à la réflexion. Très judicieux !
En peu de lignes, tout est dit avec justesse et élégance. Bravo Yep Yep !