Tableau : « Montauban sous la pluie »
Musique : Vivaldi : « L'hiver » ( Daniele Orlando, i solisti aquilani )
Depuis la veille l’orage couvait.
Toute la nuit par petits grognements il s’annonçait. Et soudain un puissant déchirement sonore fendit le ciel. Libérant enfin toutes ses eaux.
À grands traits de gribouille la pluie s’abattit sur la ville.
Tuiles pierres murs, modestes ou prestigieux, vieux pont, arbres même, tout fut douché lavé lessivé brossé briqué décapé et étrangement vivifié.
Couleurs écartelées envoyées dans la rivière, en miettes rebelles et vagabondes.
Le Tarn kaléidoscope la ville et les nuages en tourment. Illuminés d’un clin d’œil arc-en-ciel.
Tout Montauban migre en rose en bleu en vert et jaune, confettis multicolores.
Pollution innocente et enchanteresse.
N’atteindra ni Garonne ni Atlantique.
Patinera avec malice sous l’archet fantasque de Daniele Orlando pour enfin regagner la palette du maître Paul Signac.
Commentaires
Un texte tout en couleur où sons et images se disputent la première place !
Particulièrement aimé la conclusion.
Egalement : " à grands traits de gribouille "
" le Tarn kaléidoscope la ville et les nuages en tourment "
" Tout Montauban migre en... confettis multicolores "
Merci pour ce " lumineux " moment de lecture.
Belle description faite avec justesse, jouant avec les couleurs, mariage subtil avec la musique.
« couleurs écartelées envoyées par la rivière en miettes rebelles et vagabondes »
Belle musicalité !
De leur nuage, Vivaldi et Signac sont fiers de toi, Plume, c’est sûr. Bravo.
« Libérant enfin toutes ses eaux. »… Une naisssance, peut-être ? On le prénommera « Gribouille ».
Très belles métaphores : « traits de gribouille, Couleurs écartelées… Le Tarn kaléidoscope… etc. », un vrai feu d’artifice ( si, si, j’ose ). On s'éclate à cette lecture.