
Pendant que vous écrivez, silencieuses et concentrées, j’essaie d’imaginer, moi qui vous connais si peu, ce qui a rempli votre vie. Quels petit garçon ou petite fille vous étiez, aimiez-vous déjà lire et vivre dans le monde imaginaire des écrivains ?
Peut-être pas. On met longtemps à se rencontrer et tout d’un coup découvrir qui on est et ce qui nous passionne vraiment.
Et s’il n’était pas trop tard ?
Vous viviez en ville et rêviez de la campagne sauvage, avec ses herbes hautes, ses buissons piquants, fleuris ou remplis de baies colorées et appétissantes, des après-midi de soleil qui vous mettaient des perles de sueur aux lèvres, des siestes à l’ombre accompagnées du chant des cigales.
Ou alors c’est le bord de mer qui vous attirait.
Les pieds dans l’eau, avec le sable qui fuyait dans le ressac, vous pensiez à ces pays là-bas, au-delà de l’horizon, où vous attendrait, plus tard, la découverte, l’inconnu, l’aventure.
Le destin, le hasard, la vie ont rogné vos rêves et comme tout le monde vous avez sagement grandi et construit votre quotidien pour l’avenir, les enfants, la retraite....
Et les rêves alors ?
Ils sont toujours là et maintenant vous pouvez y revenir avec les freins que vous impose le présent. Mais vous êtes là, la tête penchée sur votre texte. Quel qu’en soit le sujet, vous pouvez vous exprimer en dehors de toutes les règles. Enfin.
Je vous regarde, je pense à tous ces talents inconnus, endormis, et je vous admire.

Commentaires
Un joli texte. Merci Cétoise.
Bien aimé : - On met longtemps à se rencontrer. Si seulement l'on y parvient...
- Le destin, le hasard, la vie ont rogné vos rêves... Méchantes rognures parfois et alors... les rêves restent des rêves impossibles !! Nous a fallu prendre d'autres chemins et pas toujours ceux que l'on eût souhaité !
Une belle réflexion sur la vie, ce que l'on a été, ce que l'on devient, la part des rêves.
Qu'en fait-on ? Il est vrai que l'écriture leur fait la part belle…
Je retiens: "on met longtemps à se rencontrer".
Tellement vrai ! Mais peut-être n'est-ce pas figé?
On évolue de la naissance jusqu'au bout de la vie. Tant mieux !
Quoi qu'il en soit, ce commentaire est tout à fait touchant.
Merci Cétoise de l'avoir écrit.
Vision nourrie de l'imaginaire et justesse dans l'observation
Bien vu.