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Voir : à la manière de Marie Sabine Roger ( Les exos de l’atelier )

 

En quelques minutes, Lucie est passée de la quiétude à la tourmente.

 

L’horizon s’enflamme, puis, lentement la nuit s’installe.

Le vol feutré d’une chouette glisse dans la pénombre.

Lucie rêve, le nez dans les étoiles.

 

Soudain, un coup de feu claque, déchirant l’air. Les plombs crépitent. Le vieux tilleul frémit. Une multitude d’oiseaux déguerpit bruyamment.

Une sourde angoisse tétanise Lucie.

 

Enfant, déjà, quand elle regardait passer les chasseurs, une main d’acier lui serrait la gorge.

Elle abhorrait leurs tenues, leurs bottes, leurs fusils, leurs gibecières parfois gonflées de victimes de leur traque.

Elle détestait leur sourire de contentement quand, narquois, ils traversaient le parc devant la maison.

Des héros quoi…

Chaque fois, elle serrait fort sa poupée contre son cœur pour la protéger de cette bestialité.

 

Les souvenirs remontent, amers.

 

C’est alors que Sylvain, son frère, jaillit de la maison.

 

  • Il est complètement fou dit-il.
  • Qui ?
  • Mais François voyons,  le voisin. Des frelons asiatiques ont élu domicile au sommet de son chêne. Il veut détruire leur nid à coup de fusil. Il dit que le soir les frelons vivent au ralenti et que c’est plus facile… de la folie pure !

Je vais lui parler, dit-il.

 

Lucie, abasourdie, le regarde filer comme une fusée.

La nuit était si calme…

5.04
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Commentaires

plume bernache
boucle bouclée

 

Ce qui est très réussi c’est le passage de la quiétude à la tourmente justement.

« le vol feutré, le nez dans les étoiles »…( sons très doux)

Soudain « un coup de feu claque  les plombs crépitent » (c’est presque du rap !)

Les sonorités de ces deux phrases s’opposent parfaitement.

Et la montée des souvenirs, l’angoisse de l’enfance qui n’est pas bien loin.

Puis de nouveau le retour au calme. Avec cinq petits mots tout simples.

La boucle est bouclée.

luluberlu
Portrait de luluberlu
Mais... Nous « frelons » la

Mais... Nous « frelons » la perfection !wink

Je laisserai donc mon fusil au ratelier.angelyes

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