Inspiré par Plume Bernache : vous venez d’acheter un chapelet connecté, vous n’avez pas lu la notice pour l’utiliser. Vous bricolez au hasard et brusquement entrez en communication avec une entité que vous ne connaissez pas ( dieu/diable/ectoplasme/fantôme/autre ).
Tiens Grand-mère, toi qui dis toujours qu’il faut vivre avec son temps, regarde ce que j’ai trouvé pour toi : un chapelet connecté. Je suis à la bourre, je file. Mais Théo, explique — moi, je saurai pas… Mais si, tu liras la notice, je l’ai posée sur la table avec les autres. Mais, Théo… Trop tard, la porte a déjà claqué, galopade dans l’escalier, pétarade de la mobylette. Je vais devoir me débrouiller toute seule.
Un drôle d’objet quand même ce chapelet. Où sont les grains ? Dans la boîte sans doute, en poudre… ha ha. C’est peut-être moderne, mais j’aurais du mal à le glisser dans ma poche comme le précédent. Ils ont vraiment tout prévu : même l’eau bénite dans la petite fiasque accolée au chapelet. De l’eau de Lourdes si ça se trouve ?
Alors, comment ça marche . La notice ? C’est laquelle dans tout ça ?
Et puis si j’avais les bonnes lunettes… tant pis, en plissant bien les yeux…
1. Brancher la prise triphasée… tiens le symbole de la Trinité. Délicatesse du constructeur.
2. Appuyer sur le premier bouton pendant 20 secondes. Ah, ça s’allume, c’est bon signe. Bien plus facile que d’allumer une bougie ! Le progrès. Ça clignote. Qu’est-ce que je fais pendant ce temps, je prie ? Je me repends ? Mais de quoi grand dieu ? Concentration. Ah le clignotement s’arrête, c’est prêt à fonctionner ils disent. Bien.
3. Introduire la capsule dans son logement. ? Avec leur jargon on n’y comprend plus rien. Pire qu’à l’Éducation nationale. Autrefois on disait : glissez la pièce dans la fente, on mettait le sou dans l’urne des offrandes et on avait bonne conscience pour au moins une semaine. Simple, non ?
Bon soyons moderne, est-ce que j’ai de la monnaie dans ma poche pas grand-chose juste les 20 centimes que m’a rendu la boulangère ce matin, mais bon y’a que l’intention qui compte. Allez, j’intro-duis-la-piè… euh la cap-su-le dans…
Ah ah ah ? il se passe quelque chose : boudiou kézako, un boucan de tous les diables, ça cracrachouille, ça gredouille, ça gargougnonne et puis voilà l’eau bénite qui fout le camp… vite comment on arrête ? La notice est muette. Et y’a plus d’autre bouton.
Soudain j’entends un roulement de tonnerre. Ça y est je suis connectée ! Une grosse voix près de mes oreilles :
Bon Dieu, mais ça va pas ? Depuis quand tu mets des sous dans la machine à café ?
Commentaires
Bon Dieu de chapelet et Bon Dieu de "connection" !
Faudrait voir dans leur Vatican à penser aux gens de nos âges et à ne pas imaginer sans réflexion préalable des zamuzements fumeux et dangereux !!!!!! Ou alors, par tous les saints, Gisèle,c'est y p't-être qui veuillent qu'on soye plus vite arrivés là-haut !!
Toujours branché notre Luluberlu !! Cela dit, j'ignore si c'est en tri ou monophasé. En triphasé plutôt je pense !!
« Où sont les grains ? Dans la boîte sans doute, en poudre… » Ça c’est du moulu main ! J’étais passé à côté lors de la lecture, comme quoi, lire un texte en différé est toujours utile. ( un des derniers textes UTL en plus ). Bénie soit l’eau ( delà ).
Et celle-là, c’est le pompon : « Brancher la prise triphasée… tiens le symbole de la Trinité. Délicatesse du constructeur. » Y’a du jus dans ce texte, ça peut clignoter longtemps. Merci pour cet éclairage d’une ancienne enseignante. Vais prendre un café à l'eau de Lourdes, tiens, en priant pour que ça marche.
C’est bon !
C’est tendre !
C’est drôle !
Et l’étourderie en apothéose pour soutenir une chute hilarante ( ma maman a traversé le salon intriguée de me voir éclater de rire toute seule ) !
Bravo ! 2 heureuses de plus en Périgord ce soir !
