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             Très tôt le jeune Camille s’échappait de la maison familiale et allait retrouver Jean Dumas dans son moulin du Petit Paris. Il était toujours fasciné par le pouvoir du vent et pouvait rester des heures durant à regarder tourner les ailes du moulin. Camille prenait beaucoup de plaisir à seconder Jean dans ses manœuvres afin de tirer le plus grand profit de la force du vent. Tout ici était pour lui source de joie.

Arrivé à l’adolescence, toujours curieux et de plus en plus avide d’ailleurs, il fit part à son père de son désir de quitter la maison mût par une soif irrépressible d’aventure.

« Tiens-toi fier mon fils, sois généreux et toujours attentif aux autres » furent les dernières recommandations prodiguées par Pierre et Ines ses parents.

Camille enthousiaste s’embarqua au port de la Lune sur le premier bateau qui voulut bien de lui le terme du voyage devant l’emmener bien au-delà des mers.

Poussé par un bon vent d’est et après avoir franchi le cap-Horn et croisé la Terre de Feu, il débarqua a Valparaiso, ville côtière du Chili.

Fraîchement parvenu sur la terre ferme il se mit en quête de gagner sa vie, les maigres économies que lui avait laissées son père s’amenuisaient de jour en jour.

Garçon courageux et de bons commandements il eût tôt fait de trouver à louer ses bras afin de subvenir à ses besoins et après quelques occupations de saison, il trouva enfin un espoir de travail à la mesure de ses aspirations à Laoutar, petit village des environs de Valparaiso. Là, il avait remarqué sur un promontoire un moulin battu de plein fouet par le vent d’ouest venant de l’océan, paraît-il généreux toute l’année et finissant sa course sur les flancs dénudés de la cordillère des Andes.

De ces années d’errance et nourri de ses multiples expériences, Camille s’était endurci. Il était devenu un homme désormais et eut tôt fait de convaincre le meunier de lui accorder sa confiance. Son rêve d’enfance allait se réaliser et l’homme comptait bien apprivoiser et faire de ce vent du bout du monde bien que capricieux un allié de tous les jours.

Sa curiosité le poussait à scruter l’horizon des heures durant face à l’océan et à déceler les moindres faiblesses de ce partenaire facétieux. Mais pas seulement, il faut vous dire, une des filles du meunier ne laissait pas Camille tout à fait indifférent.

Son temps était maintenant partagé entre contempler le bleu de l’océan et celui des yeux de la belle Manuela.

Quelque temps après, il dut épouser en coup de vent sa bien-aimée, l’une des sept filles du maître de moulin.

           Un petit meunier, petit prince des vents, était en chemin.

 

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Commentaires

plume bernache
un vent coquin

 

 Quel fripon ce vent du bout du monde...Quelle belle rencontre il a provoquée !

 

 Et quelle belle histoire il a inspirée, racontée avec une malice et une légèreté…aériennes.

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