https://www.youtube.com/watch?v=nHeZRBy3AAs&feature=share
une blessure entre les dalles suffit au sycomore
ses racines ont l’intelligence des pieuvres
engravant dans le grès leurs arborescences tentaculairement échevelées
s’évadant du silence calcaire pour qu’il soit parole des hauteurs, leur générosité pousse l’érable à grandir au pied des murs
peu de nutriments dans le friable conviennent à son indéfectible vigueur
ainsi des plantes et des êtres qui voyagent
rien, pas même un papier, une perte de chiffon,
ne pourra les arrêter
il me plaira ce grand mélange du monde
souches là-bas, feuillages ici
brisez les rocs beaux migrateurs
réveillez nos cieux
nos lumières ne brillent plus
- l’ont-elles fait une époque ?-
nos poètes se taisent, hébétés
parlent d’eux, entre eux
échos d’un vide rassis
alors soyez donc bienvenus
forcenez nos imaginaires
Commentaires
Ce poème est une magnifique métaphore: "Souches là-bas, feuillages ici". Chaque mot fait sens "pas même un papier"…"nos lumières ne brillent plus"(mais si mais si ! même si elles sont peu visibles) et "forcenez nos imaginaires"
J'aime ces belles sonorités :"engravant dans le grès"et le rythme musical de la première phrase.
Merci pour tout cela, RB !