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Au Théâtre municipal de Troyes, soirée jazzy. La salle est comble.  Tandis que les musiciens s'installent sur la scène je consulte mon programme qui m'a coûté cinq euros tout de même au vu des photos de tous les interprètes.

 

Voilà deux rouquins avec leurs saxophones, à gauche. Ce sont les frères Milhaud : à gauche Jules tient un saxophone droit celui qu'on appelle le saxo. Martin, le petit gros, porte accroché à un harnais le saxophone alto. Il ressemble à un hippocampe. Non, pas Martin mais le saxophone ! Au milieu de la scène un grand noir. C'est Jérémie François. Sa trompette brille de mille feux insolents mais prometteurs.  Derrière lui un peu à gauche j'aperçois une tignasse grise. Elle appartient à Marcel Cachan, le doyen du groupe qui tripote quelque chose en contrebas ; ce doit être un écrou. Enfin à l'extrême droite trône un piano, à queue s'il vous plaît, devant lequel Stéphanie Vanier, la benjamine, lauréate du Conservatoire, règle la hauteur de son siège. Dieu merci, je ne vois ni micro ni haut-parleurs. Ouf !…

 

Le rideau se ferme pour quelques secondes puis s'ouvre sur les applaudissements du public. Je pique du nez sur mon programme et lis le premier titre, en anglais bien sûr, mais je n'en comprends pas le sens.

 

Et voilà Jules qui sur un rythme de batterie attaque au saxo (le soprano). Il se dandine et virevolte à souhait accompagné par le piano qui reste trop discret à mon goût. Allons, Stéphanie, du nerf quoi !

 

Pouëtt ! Voilà Jérémie qui trompettise staccato puis tenuto tandis que Stéphanie et Marcel ne chôment pas. Mais j'aimerais bien qu'il ne remue pas tant le pied droit en cadence. C'est agaçant à la fin !

 

C'est alors que Martin entre en scène au saxophone alto. Il est tout cambré et semble lire au plafond une partition. Attention, Martin, c'est une bêtise de cambrer !

 

Au fil de la soirée la température de la salle monte. Ça chauffe et l'un des hommes commence à dégouliner avant de se liquéfier et, qui sait, de passer à l'état gazeux. J'ai ôté ma veste, puis mon tricot. Pas question d'attraper mal en sortant tout à l'heure. Le serein guette ses proies…

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