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je vous aime

 

je vous regarde...

c’est un soupir venu du large
un affaissement de la personne devant le lointain qui l’enveloppe
un moment de grâce mince comme un sentier où l’on se perd sans quitter le logis

 

ce sont des lettres usées par l’amour de les dire
une apparence adoucie depuis le temps
à la pointe des échanges

 

vous êtes
ce nom patiné
aussi fantasque que la pelure d’un fruit
aussi lourd qu’un pont
bruissant par vous dans le vertige qui me traverse

 

vous êtes
une faculté d’être sans marge
érodée de couleurs
toute en fioritures
et gravement

 

vous n’avez pas l’urgence du dire puisque tout vous parle
puisque tout peut se déduire

 

je vous aime
femmes
clan magique
louves acharnées de douceur…

 

vous peuplez le monde bien mieux que moi

 

 

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Commentaires

Pussicat
Portrait de Pussicat
Commentaire "Vrac (petit à petit jamais assuré)" de RB

"je vous aime
je vous regarde...
c’est un soupir venu du large
un affaissement de la personne devant le lointain qui l’enveloppe
un moment de grâce mince comme un sentier où l’on se perd sans quitter le logis" 

l'intention est là, la formulation est lourde, et sa lecture ne coule pas, je n'entends pas cette musique que j'attendais... "un moment de grâce mince"... de grincement... "un moment de grâce mince comme un sentier"... les "e" de "grâce" et "mince" qui doivent se lire ralentissent le rythme, et l'utilsation de "comme" me gêne, je sais qu'il est facile et je tombe souvent dans cet écueil, mais ne peux-tu proposer une alternative ? Beaucoup de "m" et de son "s" dans ce début de vers, volontaire ? grâce / mince / sentier / se / sans ...  moment / mince / comme 
"où l’on se perd" qui est  ce "on" ? indéfini, personne... 

l'entame de ta proposition manque de légèreté et manque son but par l'utilisation de ce"on"

"ce sont des lettres usées par l’amour de les dire
une apparence adoucie depuis le temps
à la pointe des échanges"

"ce sont des lettres usées " > liaison malheureuse : lettres zusées 
les "e" à l'intérieur des vers arrêtent une nouvelle fois la lecture > "à la pointe des..." 

 

"vous êtes
ce nom patiné
aussi fantasque que la pelure d’un fruit
aussi lourd qu’un pont
bruissant par vous dans le vertige qui me traverse"

"aussi fantasque que la pelure d’un fruit" > j'apprécie cette image de la pelure du fruit qui prend des formes étranges parfois 
"bruissant par vous..." m'interroge > "par" ? "par vous", je le répète et ne comprends pas... ce qui ne se comprend pas m'intéresse ;) ! 

"vous êtes
une faculté d’être sans marge
érodée de couleurs
toute en fioritures
et gravement"

j'apprécie particulièrement cette strophe en un vers avec ses retours à la ligne judicieux "et ce "et gravement" la clôt de belle manière !

"vous n’avez pas l’urgence du dire puisque tout vous parle
puisque tout peut se déduire"

À garder comme mot d'auteur ! Magnifique trait d'esprit, éclair !

"je vous aime
femmes
clan magique
louves acharnées de douceur…"

la "douceur" accouplée à "archarnées" porte bien son énantiosémie concentrée, discours paradoxal, ou simple oxymore bien tourné je l'avoue !

 

"vous peuplez le monde bien mieux que moi"
agacement du lien automatique femme > maternité

 

De belles trouvailles qui n'arrivent pas à masquer ma déception. 
un "je t'aime" qui m'est insupportable à lire... je dis bien : "qui m'est", pour éviter toute ambiguïté  
une petite musique absente, ou qui se fait entendre par intermittence, une lourdeur parfois dans l'expression. 

le titre annonce un peu la couleur, non ? 

"Vrac".. collage, pensées en vrac ?

(petit à petit, jamais assuré), pas à pas, prudence, remise en quesiton permanente, en mouvement... ?

je sais avoir été dure, mais qui aime bien... 
À bientôt de te lire,

Pussicat

plume bernache
décalages

J'ai aimé en particulier : "mince comme un sentier où l'on se perd sans quitter le logis"
et j'ai joué dans ma tête avec le vers :
"ce sont des lettres usées / par l'amour de les dire" ou bien
"ce sont des lettres usées par l'amour/ de les dire" dont le sens varie légèrement selon le rythme qu'on lui donne…

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