
Ils ont vendu tous les oiseaux
Pour acheter des poissons rouges.
Ils ont voilé tous les bateaux
En attendant que le vent bouge.
Sans impatience
Sans exigence,
Ils faisaient la musique.
Sans imprudence,
En bienveillance,
Ils chantaient l’homme unique,
Celui qui naît partout,
Qui vient de par les mondes,
Celui qu’est sans courroux
Et rend la terr’ féconde.
Ils sont partis le matin tôt
Quand l’aube avec la nuit s’arrange.
Ils étaient prêts pour le grand saut
De l’autre côté de l’étrange.
Ils n’avaient plus
Rien retenu
Des promesses infidèles.
En bienvenue,
Cherchant salut
Ne cherchaient pas querelles.
Ils sont restés ici
Au plus près de la vie.
Arrivés sur la terre promise,
Fiers d’avoir évité l’ennui,
D’avoir su choisir leur église
Avec ses règles d’anarchie,
Ils ont chanté,
Ils ont dansé,
Ils ont refait la vie.
Réalité
Ou bien beauté,
Ils vivaient l’utopie,
Ils savaient leurs envies,
Ils n’avaient plus qu’à rire.
Ils ont vendu tous les oiseaux
Pour acheter des poissons rouges...
