C’est bien connu. En manquer porte tort. Et de bouche en bouche cela devient vite rumeur et fait des dégâts.
Ce qui est moins connu c’est l’inverse. Trop de discrétion peut susciter rumination mentale, gamberge et malaise et peut, sans le vouloir, rendre vraiment malade et parfois… au-delà ! Songeons au petit-vieux que l’on découvre mort dans son appartement, trois semaines après sa mort. Les voisins se plaignaient d’odeurs… Le secret de famille est la forme grave, héréditaire et clanique de cette maladie. Mais l’on rencontre aussi cela dans tout groupe, toute association. On peut se demander ce que dissimule cet excès de discrétion : ne serait-ce pas une manière de se défendre de la menace que constituerait l’autre en soi, quelles que soient son attitude et ses intentions ? On court ainsi le risque d’ouvrir la boîte à fantasmes.
Il convient de toujours dire les choses, à bon escient et de façon appropriée, avec tact, à l’interlocuteur, en supputant ses réactions. C’est une règle élémentaire du savoir-vivre. Cependant si ce que l’on veut dire, relevant du jugement de valeur, était négatif, il faut s’en abstenir. Le silence est alors suffisamment éloquent.
C’est un problème de justesse, entre l’excès et le manque, qui n’est pas sans rapport avec la justesse en musique.
La discrétion est une qualité, mais son excès est un grand défaut.
Commentaires
Bonjour kapadouo,
Oui, comme en musique, il faut se mettre " au diapason " d'autrui et c'est parfois difficile…
Pour conforter ta réflexion, je me permets de citer ces phrases transmises par une de nos amies de l'atelier:
" Entre ce que je pense
ce que je veux dire
ce que je crois dire
ce que je dis
Entre ce que vous voulez entendre
ce que vous entendez
ce que vous croyez comprendre
ce que vous comprenez
il y a neuf possibilités de ne pas s'entendre "