À la suite de Jón Kalman Stefánsson : Entre ciel et terre (Les exos de l’atelier)                                       

« Nulle chose ne m’est plaisir en dehors de toi ». Toi et moi, moi et toi mon meilleur ami, mon seul ami.

Dis ? Pourquoi es-tu parti ?

Ce matin encore, ensemble côte à côte dans la bourrasque, pétrifiés de froid et d’épuisement, nous accrochant à la vie jusqu’au bout de nos forces, nous luttions. Effort désespéré et... vain.

Et puis ce soir moi, seul avec ce manque indicible, seul avec ma douleur et mon chagrin.

Dis ? Pourquoi es-tu parti ? Quand... « Nulle chose ne m’est plaisir en dehors de toi ». Ta force tranquille et rassurante, la chaleur de ton sourire et de ton regard, notre fougue et nos enthousiasmes partagés, nos rires et nos voyages merveilleux au royaume des mots et de la poésie ; toi et moi complices, ensemble, unis dans le meilleur et aujourd’hui... dans le pire.

Dis ? Pourquoi es-tu parti ? Quand... « Nulle chose ne m’est plaisir en dehors de toi »

Trop de regrets, trop de souffrance m’abîment le cœur ce soir.

Partir ? Oublier ce « bout de monde » cruel et inhospitalier, les vents impétueux et glacés, la neige pénétrante et félonne, les montagnes vertigineuses et si sombres, la mer et ses humeurs assassines ?

Oui, partir mais alors te trahir ?

Est-il seulement quelque part cieux et lieux plus cléments où le vent serait doux murmure, où l’herbe frissonnerait délicatement sous les pas, où se conjugueraient tous les bleus et les gris du ciel, où le soleil se voudrait caressant et rassurant, rassurantes aussi les étoiles au firmament ?

Dis ? Se peut-il que l’apaisement revienne dans un timide rayon de soleil, dans le chant d’un oiseau ou le soupir d’une fleur qui s’épanouit ?

La douleur irradie tout mon corps. J’ai mal, si mal. Entends-tu du fond de ma désespérance le cri de mon silence ? Ah ! Je voudrais mourir.

Dis ? Pourquoi es-tu parti ?

« Nulle chose ne m’est plaisir en dehors de toi ».