Accueil

 

 

les ans s’accumulent

plus aucune de mes convictions ne s’accroche

au schiste noir

 

la certitude

je la sais parfum et poison

 

il m’arrive de penser rose

et de saigner

 

je me découvre hier fiction dansante

pataugement au milieu des autres

 

m’intéresse en vérité

la seule recherche d’une pensée accrue curieuse et multiple

selon le jour la lecture ou la rencontre

 

plus que jamais

à l’écoute de la vibration

je sais que ma voie vers la mort

me construit

de l’ensemble des réels

 

sable lourd sous les vagues

ou délié par le vent

selon le temps le froid ou l’aride

 

la beauté franche et déterminée

me dépossède du monde

m’insuffle la conscience de toutes celles

autres

qui l’aménagent

 

également

 

je ne renonce pour autant pas à être cette personne

qui me donne à respirer

et que j’examine

comme s’il m’était possible

– déjà – de m’en éloigner

 

ma solitude est une polyphonie

l’été des jours chauves tant ils sont bleus

les nuits de plus en plus courtes

s’il fallait satisfaire davantage

cet appétit de lumière

avant le

– probablement –

très long sommeil

 

aujourd’hui je t’imagine dans une belle robe turquoise

tu t’appelles Marie Juliette ma belle plume ou caresse

nous aurions pu nous emparer chacun de côté

de milliers d’histoires d’amour

diversement merveilleuses

je savoure l’immense joie de l’unique nôtre

 

6
Votre vote : Aucun(e) Moyenne : 6 (2 votes)

Commentaires

RB
Portrait de RB
  Merci de votre lecture et

 

Merci de votre lecture et de ce commentaire, chère Plume.

 

Je suis assez d'accord avec vous. Juste une précision : ce texte est extrait d'un recueil en cours qui est une sorte de journal.

J'y vagabonde comme tout ce qui défile et s'extrait parfois de ma tête.

 

D'où cet enchaînement.

 

Merci encore, à vous lire également.

Écrire, c'est se tenir à côté de ce qui se tait
Jean-Louis Giovannoni - extraits de Pas japonais

RB
Portrait de RB
  Merci de ce commentaire

 

Merci de ce commentaire Pussicat et heureux de vous trouver ici.

 

Vous savez c'est presqu'inconsciemment que je dispose les mots quand je les travaille.

 

Votre remarque me paraît fort judicieuse : je vais m'y essayer.

 

Encore merci, à vous lire également.

Écrire, c'est se tenir à côté de ce qui se tait
Jean-Louis Giovannoni - extraits de Pas japonais

RB
Portrait de RB
  Bonjour Lulu,   Je ne suis

 

Bonjour Lulu,

 

Je ne suis pas certain de bien comprendre. Est-ce, à l'instar de Pussicat, une recommandation à disposer ce texte plus fluidement, en prose plus ou moins continue ?

 

Merci de votre lecture en tout cas et de vos deux commentaires.

 

Écrire, c'est se tenir à côté de ce qui se tait
Jean-Louis Giovannoni - extraits de Pas japonais

Pussicat
Portrait de Pussicat
Bonjour RB,   Seule la mise

Bonjour RB,

 

Seule la mise en page m'indispose, ou, précisément : dérange ma mecture.

Comme j'aurais voulu lire ce texte - magnifique - en prose.

 

Je ne pense pas que les rejets, les paragraphes, les espaces, ajoutent un "plus" ce ce thème que tu déplloies de façon magistrale.

 

...à bientôt de te lire,

 

Pussicat

 

 

Pussicat

luluberlu
Portrait de luluberlu
Quand la poésie n’est pas

Quand la poésie n’est pas enfermée dans le carcan de la prosodie, j’adore. Je signale néanmoins aux poètes, du moins ceux qui se revendiquent comme tels, que la prose est aussi un formidable « véhicule » poétique…

J’ai beaucoup de mal à comprendre et admettre cet espèce d’ostracisme de l’un par rapport à l’autre, souvent d’ailleurs à sens unique… Un sentiment de supériorité, peut-être ? Quoi qu’il en soit, de mon point de vue, il ne peut conduire qu’à un appauvrissement tant il est vrai qu’un fleuve a besoin de sources pour ne pas se tarir.

luluberlu
Portrait de luluberlu
Les souvenirs sont choses

Les souvenirs sont choses indéterminées, fluctuants et mobiles. Ils entretiennent parfois, de loin en loin, une ressemblance avec la réalité. Mais ils nous habitent et font que certains poèmes deviennent jour quand le crépuscule et le rêve s'accordent.  Un poème polyphonique... il suffit d'être deux en soi.clappingclapping

 

plume bernache
lucidité et poésie

 

 

 

    L'âge venu, humilité lucide devant les inéluctables contradictions de la vie.

Assumées avec une douce mélancolie et exposées ici avec poésie.
 " Plus aucune de mes convictions ne s'accroche……et de saigner " J'aime beaucoup ce passage . Ainsi que
"sable lourd sous les vagues
ou délié par le vent"

 Il me semble que ce poème pourrait se conclure sur "très long sommeil".

La suite est intéressante aussi, mais elle fait un peu diversion et pourrait éventuellement être l'amorce d'un autre texte ?

Mais c'est juste mon ressenti…

 

Quoi qu'il en soit, j'ai eu grand plaisir à vous lire.

 

Vous devez vous connecter pour poster des commentaires