Accueil

 

 

 

 

 

 

Du temps

Rien que du temps

 

C’est pas grand-chose du temps perdu

une peccadille qui passe

 

l’horizon

fut brossé de foudre puis d’accalmies

mais aux quatre flancs du printemps

rien n’évoquait désormais les restes d’automne

ces feuilles mortes sur la peau

que l’hiver n’avait pas balayées

 

printemps beau bleu ocre et turquoise

qui jette les fleurs comme des pagnes sur l’humus

émaillé d’émeraude fine

 

noir aussi de quelques doigts de branches mortes

définitives émergeant des feuillages

 

printemps chapelle aux clartés mouvantes

et si lumineuse douche de verdure adoucie

reluisant dans l’ombre étalée

 

les soleils chaque jour sont moins obliques

 

les pas usés m’ont conduit

jusqu’au blottissement du très long tourment

c’est là que je voulais reposer en t’attendant

 

resteront gravées les rayures

dans ce corps alourdi

que je n’accepte plus de reconnaître

et ce que j’en subis en ton absence

quand  les mains deviennent mauves

signifie clairement que le froid a trouvé en moi le refuge qu’il cherchait

 

printemps nouveau

chapelle pénétrante

où l’air se poudre

de bien davantage intérieur

par-delà les mines statufiées

aux croûtes de bois

pierres enfumées ou toiles sombres

 

il y a du sacré dans la poussière

 

douze stations de supplice

aux quatre coins

maltraitant tout regard attentif

 

prends mon silence pour un je t’aime de permanence

prends mon regard comme une coque

qui t’épargne les méduses des méchants

prends mes mains pour des embouchures à vie

prends mes gestes comme un décor à ton élégance

prends tout ce que je fais

tout ce que je suis

tout ce que je pense

 

je ne me perds jamais

je sais

je me trouve

le cœur a bien raison

 

 

image poésie libre: 
6
Votre vote : Aucun(e) Moyenne : 6 (2 votes)

Commentaires

plume bernache
  Magnifique poésie aux

 

 
Magnifique poésie aux multiples facettes.
Plusieurs passages m'ont touchée plus spécialement:
"les pas usés m'ont conduit jusqu'au blottissement du très long tourment…"
et  à partir de "il y a du sacré dans la poussière", les sublimes injonctions   "prends mon silence…prends mon regard…prends mes mains…". Merveilleuse déclaration d'amour.

Du grand art !

luluberlu
Portrait de luluberlu
Poème (par ailleurs superbe)

Poème (par ailleurs superbe) déjà publié sur le site, sous le titre « Rien que ».

Seule la mise en page diffère.

Bravo MAÎTRE :crown:. J'y reviendrai pour un com. plus constructif (bien que je ne vois pas en quoi puisque la perfection est au RV).

Vous devez vous connecter pour poster des commentaires