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Qu’est-ce que c’est ?

Du temps
Rien que du temps

...

 

C’est pas grand du temps perdu
une peccadille qui passe

 

l’horizon
fut brossé de foudre puis d’accalmies
mais aux quatre flancs du printemps
rien n’évoquait désormais les restes d’automne

 

ces feuilles mortes sur la peau
que l’hiver n’avait pas balayées

 

printemps beau bleu ocre et turquoise
qui jette les fleurs comme des pagnes sur l’humus
émaillé d’émeraude fine

 

noir aussi de quelques doigts de branches mortes
définitives émergeant des feuillages

 

printemps chapelle aux clartés mouvantes
et si lumineuse douche de verdure adoucie
reluisant dans l’ombre étalée

 

les soleils chaque jour sont moins obliques

 

les pas usés m’ont conduit
jusqu’au blottissement du très long tourment

 

c’est là que je voulais reposer en t’attendant

 

resteront gravées les rayures
dans ce corps alourdi
que je n’accepte plus de reconnaître
et ce que j’en subis en ton absence
quand les mains deviennent mauves
signifie clairement que le froid a trouvé en moi le refuge qu’il cherchait

 

printemps nouveau
chapelle pénétrante
où l’air se poudre
de bien davantage intérieur
par-delà les mines statufiées
aux croûtes de bois
pierres enfumées ou toiles sombres

 

il y a du sacré dans la poussière

 

douze stations de supplice
aux quatre coins
maltraitant tout regard attentif

 

prends mon silence pour un je t’aime de permanence
 

prends mon regard comme une coque
qui t’épargne les méduses des méchants

 

prends mes mains pour des embouchures à vie
prends mes gestes comme un décor à ton élégance

 

prends tout ce que je fais
tout ce que je suis
tout ce que je pense

 

je ne me perds jamais
je sais
je me trouve
le cœur a bien raison

 

 

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Commentaires

Manuella
Portrait de Manuella
" les pas usés m'ont

" les pas usés m’ont conduit

jusqu’au blottissement du très long tourment

 

c’est là que je voulais reposer en t’attendant "

 

 

Un choix qui est venu par la longue marche d’une vie.

 

L’acceptation qui libère ; "prend tout " !

 

La beauté, la simplicité immuable de la nature qui régénère éternellement la vie d’un être à l’autre ; " prends mes mains pour des embouchures à vie "

 

C’est vrai, certainement juste, profond comme la forêt traversée. Elle nous accueille dans le silence, sous l’amour de sa clairière. Et on si abandonne avec tout notre cœur et notre raison.

 

L’ombre, la lumière tamisée, ou crue, le silence, le repos sous la voûte du temps...

 

Tout y est !

 

Pour partir en paix, semble-t-il...

 

Beau texte, serein, apaisant.

 

 

enlightened

barzoï (manquant)
Rien que.

Splendide ! Et ça monte et ça monte et ça monte... Merci Auteur.

brume
Portrait de brume
Bonjour RB

Des vers qui m'enveloppent le plexus

La pureté de l'émotion.

 

Contente de te lire à nouveau.

 

corbivan
Portrait de corbivan
Des fois, souvent même quand

Des fois, souvent même quand je lis RB je me demande si j'écris des poèmes… car chez lui il y a une patte… ou une griffe, éminemment poétique et comme une continuité de formes…une cohérence (que moi…).

Parfois je n'y comprends pas grand-chose, mais je sens… je ne sais trop quoi, qui m'interpelle, au fond.

Ici, dans ce poème, je trouve beaucoup d'humanité (abordable) et j'en suis content (très).

 

Donc Merci bien Mr RB et à bientôt.

 

Aucun conseil ni critique particulière à émettre, vous savez mieux que moi où vous êtes et où vous voulez aller ; o)

 

Corbivan

 

Croisic
Prenez mon silence

pour un "j'aime vos mots" permanent !

Merci

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