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Pour ma mie 

 

Où courez-vous ma belle, où courez-vous ma mie ?

Le sourire sur vos lèvres me semble si mutin,

Et l’éclat de vos yeux traduit tant votre envie

Que sans une réponse je me meurs de chagrin.

 

Vos joues que l’on dirait rosies par les embruns,

Me laissent à penser que dans ce clair matin

Où le vent si fou joue avec vos cheveux bruns,

Vous voulez apaiser vos rêves libertins.

 

Cet amour que j’avoue semble par trop banal !

Pourtant je serais prêt à tomber à genoux,

Et à baiser le sol que d’un pied virginal

Vous foulâtes fuyant mon cœur si tant jaloux.

 

Que me restera-t-il dites-moi mon aimée,

Si vous partez tant loin que je ne vous revois,

Et que je reste seul, si triste, abandonné

Avec pour souvenir le son de votre voix.

 

Suis-je si ridicule de tant d’amour offrir

Sans rien vous demander comme juste retour,

Qu’un regard me jeter pour ma joie assouvir

Et me laisser accroire que vous m’aimerez un jour.

 

Où donc avez-vous fui ma douce amie, ma belle ?

Vers quel ailleurs lointain avez-vous disparu ?

Les rêves que je poursuis me sont toujours rebelles,

Mais au moins par instants, vous m’êtes revenue.

 

Hélas mes bras se ferment sur un vide si cruel,

Qu’à chaque jour qui passe je me sens dépérir ;

Et plutôt que de vivre, sans vous, ma damoiselle,

Je dois me résigner et me laisser mourir.

 

Selles sur Cher 23 décembre 2012

 

 

De ma mie  

 

Ô mon bien tendre Ami dont les mots me souviennent,

N’ayez trop de regrets qu’amour ne vous retienne,

Car un cœur si mandé bien souvent se dédit,

Et laisse trop de place aux amours interdits.

 

Je peux voir dans vos yeux le reflet de la vie,

Moi qui voudrais n’y voir qu’amour inassouvi ;

Car mon âme assoiffée, envahie de douleur,

Laisse par trop d’accès aux affres de la peur.

 

Ne faites pas accroire que vous mourez d’amour,

Et que vous êtes prêt à m’adorer toujours,

Alors que vous courez des roses à la main,

Après maintes donzelles qui ne sont d’aucun bien.

 

Si vous m’aimez vraiment n’en faites pas l’aveu,

Mais donnez-m’en des preuves et cessez tous ces jeux,

Qui me font tant de mal, me jettent dans la nuit

Où jamais ne pourrai dissiper mon ennui.

 

Mes rêves sont cachés au fond des chemins creux,

Parmi les basses branches dans les matins frileux.

Ne prenez pas ma main si vous n’êtes certain,

Qu’encor vous m’aimerez à l’aube de demain.

 

Car sachez que mon cœur, si pur et si fragile,

Ne peut se contenter de phrases malhabiles,

Me donnant à penser que votre cœur est mien

Alors que vous savez très bien qu’il n’en est rien.

 

Si vous voulez sur moi, vos deux bras refermer,

Assurez-vous, Monsieur, de ne pas oublier,

Que l’amour qui se donne avec une telle ardeur,

Ne se reprend jamais sans semer le malheur.

 

                                                             

Selles sur Cher 26 décembre 2012

 

 

 

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Commentaires

plume bernache
en costume

 

 

 

 J'ai enfilé mon costume d'époque pour lire cet échange épistolaire.
J'ai imaginé vos mots écrits à la plume d'oie, avec pleins et déliés…
À l'ère des SMS, voilà un exercice très déstabilisant. et ma foi, amusant

Si la forme change, les querelles d'amoureux sont universelles et intemporelles….

Merci pour ce moment de voyage à travers les siècles.give_rose

luluberlu
Portrait de luluberlu
Bonjour,   Il ne s’agit pas

Bonjour,

 

Il ne s’agit pas de corrections, mais de suggestions après plusieurs lectures ; c’est à vous d’en juger. Il n’y a pas de correction une fois publié (sauf oubli lors du passage en correction). Les indications (mon ressenti) ne sont destinées qu’à vous donner des pistes qui, par ailleurs, peuvent se révéler fausses ou ne pas vous convenir.

Je ne suis pas un spécialiste de la poésie (classique ?), je n’en connais pas les règles (sauf quelques résidus de la scolarité), néanmoins je verrai plutôt cela en néo-classique. À vous de voir si les règles (s’il y en a) sont respectées.

 

La poésie néo-classique n’est pas issue d’un mouvement ou d’une école. Elle est née dans les concours littéraires.

Son objectif est d’attribuer un palmarès pour des auteurs s’approchant du classique, mais ne respectant pas purement toutes les règles.

Chaque jury attribue des critères de notation différents. Si le manquement à certaines règles est toléré (présence de hiatus, petites erreurs de rimes…), d’autres ne peuvent être écartées (compte des pieds, élisions…). cf. ICI

petite fleur
corrections

Bonjour 

 

Oui, je sais, je n'ai pas fait de corrections depuis l'année passée.

Si je m'en souviens bien vous m'aviez demandé de la mettre dans une autre catégorie. Laquelle ? poésie libre ?

Où puis-je faire les corrections sur mon texte.

Merci et bon week end.

Poétiquement vôtre

Jeanou

Va où le vent te pousse

petite fleur
pas séduite ?

Bonjour Brume,

Vous n'avez pas été séduite ?  Tout le monde réagit différemment car d'autres le sont, séduites. Mais heureusement que tout le monde n'a pas le même goût. Le vie serait par trop monotone et triste. Une autre fois peut-être.

Je l'avais déjà mise l'année passée mais je l'avais retirée car je n'avais pas le temps de m'en occuper. Je voudrais faire des corrections sur mon texte où dois-je les faire ?

Merci beaucoup

Va où le vent te pousse

luluberlu
Portrait de luluberlu
Une correspondance poétique à

Une correspondance poétique à la manière de (à la mode du temps jadis... Joachim du Bellay ??) déjà lue précédemment. Je n’ai plus accès à la version précédente, il n’est donc pas possible de comparer. Quoi qu’il en soit, ma lecture a achoppé sur les vers suivants :

1) Où le vent si fou joue avec vos cheveux bruns : avec (j’aurais plutôt mis « de »)

2) Et me laisser accroire que vous m’aimerez un jour : m’aimerez

3) Hélas mes bras se ferment sur un vide si cruel : si (tant ?)

4) Alors que vous savez très bien qu’il n’en est rien : alors que.

5) Que l’amour qui se donne avec une telle ardeur : avec une telle (avec autant ?)

 

Le genre inclassable ne me semble pas approprié.

Ça m’a rappelé mes jeunes années. Charmant mais désuet.

 

brume
Portrait de brume
Bonjour Petite fleur

J'avoue ne pas avoir été séduite par cette histoire d'amour. C'est du déjà lu et relu.

Je trouve les vers convenus et surtout manquant cruellement d'émotion.

Au niveau de la forme c'est fluide et mélodieux.

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