Faut-il garder ses souvenirs ?
Que faire s’ils sont périmés ?
Chaos des émois décimés !
Si la mémoire fait souffrir,
Que faire s’ils sont périmés ?
Rebrousser les saisons infâmes,
Le silence qui brûle l’âme,
Les enthousiasmes opprimés.
Chaos des émois décimés !
Oublier les nuits faméliques,
Le lit de percale cynique,
Pour que l’enfer soit sublimé.
Si la mémoire fait souffrir
Les enthousiasmes opprimés,
Pour que l’enfer soit sublimé,
Faut-il garder ses souvenirs ?
Commentaires
Bien sûr que je t'ai reconnue!
je te remercie de faire partager ton ressenti sur mon poème.
Et en ce qui concerne le questionnement, je pourrais dire qu'il y a un film qui correspond vraiment à ce que j'ai voulu exprimer à travers ce texte, qui illustre bien le désir qu'on peut avoir parfois d'en finir avec ceux de nos souvenirs qui nous font tant souffrir.
Certains l'ont peut-être vu :"Eternal sunshine of the spotless mind"
Bon dimanche
myndie
Quelle belle surprise de te revoir ici.
Bien entendu je n'y connais rien aux formes classiques, mais je peux dire que ton poème est fluide et qu'il y a une belle musicalité.
Certaines sonorités percutent comme:
"Rebrousser les saisons infâmes,
Le silence qui brûle l’âme,"
En tout cas je suis contente que tu ais placé des ponctuations qui offrent des nuances au niveau de la tonalité et du rythme à la lecture. Ont dit souvent que le lecteur peut faire sa propre musique mais j'aime bien aussi entendre la musique de l'auteur.
Sur le fond j'aime bien le questionnement et l'émotion que ce questionnement suscite.
PS: au faite tu me connais sous l'ancien pseudo Diva-Luna 
au cas où tu te poserais la question d"où elle se permet de me tutoyer?"
Oui, c'est tout à fait ça!
Je vois que vous connaissez!
Merci Myndie. Un lien vers la Cyclanelle (forme inventée par Alain Dukarski).
Bonsoir luluberlu,
Votre remarque sur la construction est très bien vue.
Il y a en effet un travail d'écriture qui s'applique à cette structure qui s'appelle "cyclanelle". Je suis toujours censée indiquer quand j'utilise le procédé et que j'édite un texte, que l'invention ne m'en revient pas.
En fait, à l'instar du pantoum en quelque sorte, il s'agit de donner une impulsion supplémentaire à l'émotion véhiculée, par cet effet de répétition qui répond à des règles bien précises mais qui n'est pas aussi compliqué qu'il en a l'air au premier abord.
Si ça vous intéresse, je vous communique le lien que m'avait laissé en son temps le créateur de la cyclanelle.
Bien à vous
myndie
PS : il faut pardonner mes premiers pas un peu hésitants sur le site car bien qu'inscrite depuis déjà quelque temps, j'avoue humblement ne pas avoir beaucoup le temps de me familiariser avec les rubriques et le fonctionnement et -mea culpa - pas plus le temps de commenter, bien que je reconnaisse toute l'importance des commentaires, pour l'auteur et pour la vie du site. Mais je vais essayer deme rattraper...
Pizzicato,
sur le fond, je suis d'accord avec vous et je sais bien que nous ne maîtrisons rien du tout ; ma réponse à Barzoï bous éclairera sans doute sur ma démarche d'écriture.
Mais je comprends parfaitement votre ressenti, tout à fait légitime parce que je pose moi-même la question.
Vous savez, ailleurs, on m'a carrément fait un cours d'initiation à la psychanalyse et sur le rôle de l'inconscient (mais j'ai lu Freud moi aussi!
). C'est fou alors : si j'en avais eu l'opportunité j'aurais posé cette question : ne sommes nous pas en territoire poétique?
Merci en tout cas d'avoir apprécié mes images Pizzicato
Bonsoir Barzoï
et merci pour votre sympathique commentaire. Poésie coup de poing, je ne sais pas mais en tout cas, je peux vous dire que ce texte est né d'un sursaut de mauvaise humeur à l'encontre de cette rumination - bien connue de ceux qui flirtent avec le désespoir - qui naît de nos souvenirs, s'en nourrit et nous entraine dans un tourbillon de pensées mortifères...
myndie
Je rejoins Pizzicato dans son appréciation. Je me suis demandé si c’était réellement une poésie en libre. Plutôt classique quant à la forme me semble-t-il puisqu’il y a une reprise des vers 2, 3 et 4 de la première strophe dans les strophes 2,3 et 4. Mais je peux me tromper, car je n’y connais pas grand-chose. L’essentiel est que ce soit plaisant et évocateur, n’est-il pas ?
Bonjour Myndie.
Pour ma part, je pense que nous ne sommes pas maîtres de la situation. Les souvenirs, bons, moins bons et mauvais vont se calfeutrer où bon leur semble dans nos mémoires et se manifestent même quand on ne leur demande rien (sourire).
Cela étant dit ce texte comprend des images intéressantes comme : " Chaos des émois décimés " " Rebrousser les saisons infâmes " " Oublier les nuits faméliques "
Bravo à la poèsie coup de poing, j'adore, merci myndie d'écrire si bien.