Marie,
pas la sainte, pas la vierge,
… Marie,
ma mère.
Mère ?
Êtes-vous au ciel ?
Je ne vous ai pas aimé
ici.
Vos mains sur la nappe,
frottant d’invisibles taches.
Vos mains
vides.
Mère,
vous êtes...
si longtemps restée,
… et vos lèvres closes.
… et ce mot,
parfois pensé,
jamais murmuré,
… maman.
Commentaires
Oui, il est terrible ce poème. Comment ne pas aimer sa mère... si elle n'a pas aimé son enfant ! Et cet enfant avec tout ce vide dans son coeur... pour moi qui ai des enfants, qui ai eu une mère qui m'a aimée plus que de raison (ça aussi c'est dur, mais mieux que le contraire) ce poème m'a mise au bord des larmes. C'est l'émotion du désespoir. Vous avez eu la force de l'exprimer. Merci.
« Vos mains sur la nappe,
frottant d’invisibles taches. »
Invisibles... pour les autres, assurément. Beaucoup de souffrances, pour la mère, l’enfant et l’adulte qu’il est devenu. Un poème bouleversant. Il est mien, aussi.
»… et vos lèvres closes. »
Chut... inutile de réveiller la souffrance, elle est là, tapie, à l’affut... et intense.
Bonjour
Vos mots sont des sanglots.
Il y a vos mots que je lis mais,
Aussi vos mots qui restent coincés dans la gorge.
C'est sobre, fort en émotion. La souffrance respire et je l'ai tout simplement ressenti au fond de moi.
Très beau, vraiment.