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L’excellente Journée sur la biodiversité végétale et contre les pesticides, le 28.03.10 à Bergerac m’a donné l’idée d’utiliser le concept de biodiversité dans d’autres domaines.

 

Pour le moment je m’appliquerai à l’étendre sur la couverture pileuse qui couvre le plateau et les pentes que chacun possède au sommet de son corps.

Il convient d’abord de décrire la grande variété des paysages capillaires encore présente avant que les coupes, et n’ayons pas peur du mot, le déboisement intensif ne les transforme en savanes, en landes et finalement en lunaires calvities.

Ensuite je m’appliquerai à proposer quelques remèdes pour enrayer cette catastrophe, proposer un Plan d’Aménagement Cadastral pour que bâti et capilliculture cohabitent en bonne intelligence et que nos petits-enfants et arrière-petits-enfants puissent encore se passer la main dans les cheveux.

 

Examinons d’abord les paysages. Leur nombre et leur variété sont infinis, car liés aux diverses cultures des bipèdes dont ils sont le plus bel ornement. Les chevelures longues, tombantes (pas toutes hippies, non), en queues-de-cheval ou catogan, en chignon(s), en tresses ou couettes appartiennent à la catégorie des pleureurs. Chez les femmes noires on pourra admirer les damiers bien réguliers et réunis en mini tresses et bien enduits de beurre de karité (à vérifier) par une sœur ou une voisine, et communément désignés par l’expression en champ d’arachides. Bel exemple de cadastre capillaire traditionnel. D’ailleurs les plus belles coiffures appartiennent aux cultures traditionnelles. Chez nous, occidentaux, c’est-à-dire modernes, elles se sont simplifiées et standardisées à l’extrême pour les hommes. La coupe bon chic bon genre, des cheveux mi-longs avec raie sur le côté. Celle du milieu fait mauvais genre et évoquerait quelque parrain de Sicile ou de Marseille. Signalons en passant (par la Lorraine ? Lotharingen, hum…) que la coupe b.c.b.g. était la plus portée sous le IIIe Reich, par des officiers qui, certes, n’étaient pas tous nazis.

Chez les dames la diversité semble mieux résister. Je passe sur les coupes jeunes, contestataires qui ne durent que quelques années. Pourtant j’ai observé chez les dames d’un certain âge et en milieu plutôt rural une invasion de coiffes mi-longues en casque avec permanente d’aspect mérinoïde, d’un inesthétisme total.

Mais progressons dans le déboisement.

Chez les militaires on observe la coupe rase ou boule à Z ce qui est bien normal et pratique pour des gens qui opèrent le plus souvent en rase campagne avec ou sans bazooka.

Nous avons ensuite la coupe bocagère avec haies longitudinales ou suivant les courbes de niveau, contournant des promontoires tels que les oreilles.

Et nous voilà devant l’extinction totale du couvert capillaire : la calvitie. Elle prédomine chez les grosses têtes et légumes de l’industrie et de la finance, chez les scientifiques (tels que le Professeur Nimbus qui avait réussi à sauver un spécimen capillaire), mais pas seulement. Forcément, trop activer certains territoires neuronaux n’est pas bon pour le cheveu.

 

Les coloris sont assez variés : je sais qu’à une époque encore récente les poux ont eu tout le loisir d’arpenter ces espaces allant du noir de jais basaltoïde au blanc des neiges éternelles. Quel délice que de déguster les fruits, tiges et racines bien crasseux de cheveux blonds, d’une tignasse rousse, de denses maquis crépus tropicaux, de crapahuter entre les châtaigniers, si tant est qu’ils n’aient pas été altérés par des produits chimiques pas au-dessus de tout soupçon ! Hélas la coutume de se teindre les cheveux à l’argile, au henné et pour certain à l’urine (si !) et actuellement au rouge, au bleu, ou au vert bien fluo, l’usage des shampoings, des gominas, laques, etc. a contribué à réduire leur pitance, leur a coupé l’appétit. De ce fait leur démographie est en pleine chute. Faudra-t-il les inscrire au Catalogue des espèces protégées ?

 

Et voici le moment d’examiner le bâti, les superstructures qu’on a coutume d’installer, à titre provisoire notez-le, sur le bulbe capital.

Leur variété est infinie et vouloir toutes les passer en revue prendrait la vie entière. Je me bornerai à épingler quelques types particulièrement frappants, proche de chez nous.

 

Notons d’abord que la gent féminine a presque totalement abandonné tout couvre-chef, à l’exception des cérémonies de mariage, avec des chapeaux blancs à large bord à la Marie-Chantal et de funérailles où le noir seul est invité.

 

Alors il y en aura ici surtout pour les hommes.

Le béret dit basque et en fait d’origine gauloise, coiffe typiquement française pour les étrangers, aurait tendance à se faire rare et à prendre un caractère gentiment rétro. On le rencontre encore dans nos campagnes, pas toujours très propre, il faut le dire.

La casquette à l’anglaise des turfistes s’est démocratisée et coiffe de préférence nos seniors.

La mitre, très peu répandue, mais dont il faut souligner l’origine orientale, coiffe les évêques lors des cérémonies du culte catholique.

La moumoute, déguisée en chevelure, se décline en toutes formes, couleurs et prix pour cacher un mouchodrome chez les hommes ou satisfaire le besoin de coquetterie chez les femmes.

Le chapeau de feutre genre dernière guerre est devenu rare mais il revient périodiquement et épisodiquement.

Le bob est réservé à la plage.

Les casquettes à la chinoise à longue visière ont remplacé celles à l’américaine, surtout mais pas exclusivement chez les jeunes.

 

(N’ayant pas été livrés du fait des grèves notre catalogue est provisoirement limité aux articles ci-dessus).

 

Il y a bien sûr toute la panoplie des coiffes de police et d’armée. On se reportera au volumineux et excellent ouvrage du Général d’Intendance, Émile Sabille-Gratisse qui a l’inconvénient de commencer à dater. Notons aussi qu’il ne prend en compte que la période allant du Ier Empire à 1960.

 

E. S-G Bien se couvrir avant le combat 906 p.

Éditions La Rescousse 1967

 

 

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Commentaires

luluberlu
Portrait de luluberlu
Il faudra préciser quels

Il faudra préciser quels territoires neuronaux il ne faut pas activer pour que le cheveu ne s’en trouve pas fort marri... Tous peut-être ? Mais chacun sait que le cal au cerveau vicie.

Safran et citron pour le blond vénitien.

Chapeau. Pas un cheveu ne dépasse.

barzoi (manquant)
Biodiversité

Amusant, plaisant, bien écrit j'ai adoré.

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