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L’ombre exhale de ma paume

et s’efface

tout s’éclaire

tout devient clair

 

L’ancêtre n’a plus d’emprise

la racine s’est tarie

 

J’écrase les mains du passé

la boue s’en est allée

 

La branche transperce mon plexus

et ses fleurs se déploient

 

La mue est fiévreuse

la mue est ingérable

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Commentaires

brume
Portrait de brume
Bonjour Barzoi,

Bienvenue sur Ecriptoire,

merci d'avoir déposé votre petit commentaire sympathique sous mon petit poème.

barzoi (manquant)
lumière

Plus je lis ce poème, plus je l'aime, il est musical et fort.

brume
Portrait de brume
Bonjour tous

Luluberlu, tu vas me prendre pour une girouette. Mais cette première strophe me pose encore question. Plus je le lis plus je me dis que j'aurais dû laisser la première version.

L'ombre n'est pas un parfum mais une forme, alors en disant:

 

"L'ombre s'exhale de ma paume

et s'évapore"

 

je constate que je change radicalement le sens:

J'aurais dû laisser la première version:

 

"L'ombre exhale de ma paume

et s'efface"

Car oui tout s'efface, tout disparaît, on n'est pas dans une simple évaporation comme une simple odeur. C'est vivant.

Et oui on est bien dans une reconstruction.

 

Alors...hum..c'est possible de remettre la 1ère version s'il te plaît blush je sais j'abuse.

 

Plume,

 

"s'exhaler" est une forme pronominale, mais "exhaler" existe aussi en verbe transitif.

Au début je me suis dit que vous avez peut-être raison car "s'exhaler" c'est par sa définition se répandre dans l'atmosphère, émaner. 

Alors que "exhaler" est plus riche de sens, c'est dégager une impression, et aussi c'est s'échapper hors de soi, donc hors de ma paume. Il y a une histoire.

Mais je vous remercie de votre remarque car ça m'a permis de me poser question et de comprendre quels mots dois-je utiliser qui iraient avec l'état d'esprit du poème.

Je suis l'auteure mais même à moi mon propre poème m'échappe.

 

Jamijo,

Je suis heureuse de constater que ce poème ne vous ait pas hermétique.

Oui une renaissance, c'est le mot. Il y aura toujours des obstacles dans la vie, mais des grands murs empêchent d'avancer. Maintenant les murs sont cassés.

 

Luluberlu,

"Extraire des entrailles" oui c'est exactement ça!!!

J'avoue que mon poème a un côté spirituel aussi. J'aime beaucoup ton interprétation.

 

Merci pour vos commentaires. Je vais citer une phrase que j'ai lu sur wiki et que j'avais évoqué en commentaire sous un poème de RB et qui pourrait être, à mes yeux, la définition de la poésie:

Le sens d'un mot sera son utilisation dans un contexte

J'adore cette phrase laugh faut que je trouve qui en est l'auteur.

 

PS: merci Luluberlu pour la modification.

luluberlu
Portrait de luluberlu
Modification suite à demande

Modification suite à demande auteur après com. de Plume :

« L’ombre exhale de ma paume » : « L’ombre s’exhale de ma paume »

Personnellement, je trouvais la première version bien plus prégnante, dans le sens de “construction qu’il faut interpréter par une sorte d’anticipation, en lui donnant un sens qui n’est pas rigoureusement énoncé` (cf. CNRTL)

plume bernache
tout devient clair

                            Les métaphores sont bien choisies : " les mains du passé". Celles qui caressent ou celles qui étranglent ? Chacun a sa réponse.
                            Cette branche qui transperce le plexus, fleurit. Belle image. Très évocatrice.

                            Des mues, nous en faisons beaucoup dans une vie.
                            Celle dont vous parlez allie très justement l'impression de douleur puis de bien-être.                             
                                                  "Tout devient clair."

                             

                             Juste un détail qui me heurte : " l'ombre exhale de ma paume".

                             Il me semble qu'ici, la forme pronominale serait plus appropriée ( s'exhale de ma paume )

 

Jamijo
Portrait de Jamijo
Lumière

  Bonjour Brume,

 

Pourquoi le papillon ne dirait-il pas ces mots là, s'il pouvait parler, au moment de la délivrance, qui doit être un moment d'intense douleur physique, mais de bonheur inexprimable. "la mue est fiévreuse, la mue est ingérable"? .Que pouvons nous ressentir d'un évènement ou "avènement" que nous ignorons totalement.?.Ici, la transformation n'est pas physique, mais elle est belle aussi, elle va vers la lumière, la vie, "la boue s'en est allée", c'est une renaissance exprimée, en peu de mots, très poétiquement. Merci pour ce beau rêve.

luluberlu
Portrait de luluberlu
Extrayer. Néologisme. Si

Extrayer. Néologisme. Si j’avais à qualifier en un mot ce poème, c’est à coup sûr celui-là qui conviendrait le mieux. Extraire des entrailles.

Mais c’est aussi un mot qui existe (cf. le Littré - 1880) : Avoir en terre non extrayé, terme usité dans le Hainaut ; il désignait, dans l’ancien droit, la matière minérale non encore exploitée. Il rejoint la mue ici évoquée, mue qui n’est que la mise au monde d’une matière « minéralisée » par l’ancêtre.

C’est aussi un poème sur la souffrance : celle qui prend fin et celle de la mue dont on ne sait rien, sinon qu’elle advient, quelle se produit, mais de manière non absolument prévisible quoiqu’attendue. Le devenir n’est-il pas la façon qu’a le non-être d’advenir, et par suite de venir à l’être ?

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