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Je n’ai pas un sou en poche mais une faim de crevard. Je jette mon dévolu sur un opéra qui claque dans la vitrine. J’entre et je m’installe dans la file du dimanche matin. Juste après moi, il y a un moutard qui arrive. Il fout le bordel, il hurle qu’il veut des bonbons, se balade entre les clients et pose à tout le monde la même question : « Comment tu t’appelles ? » Les vieux bougonnent, s’impatientent, le gosse les agace. La mère ne s’en sort pas.

 

C’est mon tour. Je passe commande. La vendeuse installe mon opéra dans un beau paquet tout blanc. Je suis comme un fou.

 

« Et avec ceci Monsieur ? » elle me demande, plus par habitude que par réelle curiosité.

« Une paire de couilles ! » je lui réponds, et je saisis le paquet pour me barrer à toutes jambes quand alors je trébuche sur le gamin qui faisait encore le con au milieu de la boutique. Je m’étale par terre et l’opéra avec. Le gamin voltige et se met à chialer.

 

Je suis un pourri, un crève la faim mais je ne suis pas insensible. Je me relève, ramasse l’opéra et tape un scandale. Putain de sale gosse mal élevé qui vient de foutre un opéra tout neuf en l’air. La faute des parents, plus d’éducation, tout fout le camp. Les vieux approuvent. La mère est confuse, elle gifle le mouflet. Ça ne me suffit pas, je suis indigné, je continue, j’en remets une couche, elle propose de me rembourser.

 

J’accepte, elle me repaye un opéra et la vendeuse ajoute une mini-torsade pour s’excuser du grabuge. Je quitte la boutique fier comme un pape, non mais, c’est qui le patron !

 

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Commentaires

Escampette
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Merci pour votre commentaire Didier, contente que vous ayez apprécié mon méchant !

Escampette
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Merci pour votre commentaire Pepito,

 

"Je n'ai pas un sou en poche mais une faim de crevard." c'est quoi le rapport ? "et" irai mieux que "mais". < le mais anticipe , le personnage n'a pas d'argent mais va quand-même aller s'acheter un p'tit truc à la boulangerie.

 

"Un moutard entre juste derrière moi" < merci

 

"avec ce ceci ce cela et cecisson là" ;=) < merci

 

pourquoi un arnaqueur affamé du matin, insulterai la boulangère ? < il ne l'insulte pas mais affirme juste, avec ses propres mots, qu'il lui faut du courage pour partir sans payer. Je m'interroge du coup sur la clarté de ce passage. Comprend-on bien que l'homme tente de partir sans payer ?

 

A la fin, de nouveau, pourquoi "c'est qui le patron?"  plutôt "le plus malin" non ? < "malin" dans la bouche du narrateur, je ne me l'imagine pas trop, je préfère, le boss ou le patron. Et puis il n'est pas malin, il a surtout un culot démesuré et pas grand chose à perdre.

 

Ensuite, un gamin chiant qui prend une taloche cela peut être plaisant, mais j'ai toujours un plus grand plaisir à talocher les parents. < ce pauv' gamin ne méritait pas sa taloche, INJUSTICE !!!

 

Un petit sourire, bien cynique... alors que le héro aurait gagné à etre sympa... mais c'est pas mal. < serait-il parvenu à ses fins en étant sympa ? Sans doute oui mais alors le texte aurait eu un autre ton !

 

A +

 

Escampette
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Merci pour votre commentaire Brume. Effectivement ce texte a plus les traits d'une blague ou d'une histoire courte qu'une nouvelle, entièrement d'accord.

 

Et oui, le personnage est détestable, c'est ce qui me plaît chez lui ;)

Escampette
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Merci pour votre commentaire Luluberlu dont la valse de jeux de mots est un plaisir à lire !

pifouone
Bon ben moi la forme, la

Bon ben moi la forme, la fluidité et tout le tralala c'est pas là dessus que je pourrais donner des conseils mais pour l'ensemble j'ai bien aimé, quel méchant ! Ca me plait ! J'ai récompensé le récit par un hoquet de rire... cruel et complice. Mais bon, il est quand même vrai qu'un peu de relecture ne ferait pas de mal.

 

Didier

Pepito
Kriture : "Je n'ai pas un

Kriture : 

"Je n'ai pas un sou en poche mais une faim de crevard." c'est quoi le rapport ? "et" irai mieux que "mais".
"Un moutard entre juste derrière moi"
"avec ce ceci ce cela et cecisson là" ;=)
Tss, tss, manque de relecture tout ça... et donc, manque de fluidité...
 
Fond : pourquoi un arnaqueur affamé du matin, insulterai la boulangère ?
La suite et bonne, avec le remboursement et cie... A la fin, de nouveau, pourquoi "c'est qui le patron?"  plutôt "le plus malin" non ?
 
Ensuite, un gamin chiant qui prend une taloche cela peut être plaisant, mais j'ai toujours un plus grand plaisir à talocher les parents.
 
Un petit sourire, bien cynique... alors que le héro aurait gagné à etre sympa... mais c'est pas mal.
 
 
Merci pour la lecture,
Pepito

L’écriture est la science des ânes (adage populaire)

brume
Portrait de brume
Bonjour,

Cet homme est plus immature que l'enfant qu'il humilie.

Votre petite histoire m'a arraché un sourire.

Mais bon que dire de plus. L'impression d'avoir lu une bonne blague plutôt qu'une nouvelle.

J'ai apprécié sans plus.

 

luluberlu
Portrait de luluberlu
Quand un moutard fait son

Quand un moutard fait son opéra, ça donne ça : un bon bain de moutarde bouillante, et il sera vite calmé. On va pas se laisser emmerder par un moutard. Bon sang, si on avait été chez le boucher, au frigo pendu à un croc. Alors, qu’est-ce que ce sera pour vous : j’ai du tendron aujourd’hui, première fraicheur. Et hop ! Du coup, la mère s’en sort.

Quant au crevard, on se demande pourquoi il n’en a pas retourné une seconde au moutard ! Namého ! Un opéra de foutu. Au prix où sont les places. Quoi, on massacre la Joconde et le grand Garnier ! Ça me fend liqueur. Faudrait voir à pas ganacher la marchandise.

Me suis bien marré (une mini torn(s)ade en quelque sorte).

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