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Soir sans lune...

 

 

Satin déchiré,

taché.

 

L’acier de ta plume

m’a blessée.

 

 

Écrire cette lettre

trouée...

 

Te tuer !

 

Mais tu as fui

par les trous du papier,

comme avant toi s’en est allé

le sang d’encre

que je t’avais scellé.

 

Et

du plumier fendu

s’évapore

l’odeur surannée,

de mon rêve

inachevé.

 

 

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Commentaires

Croisic
Etre lue et agrée par

Etre lue et agrée par Luluberlu, Plume et Brume me remplit de joie car

j'apprécie énormément le talent d'écriture de chacun(e) donc... 

Merci aux autres de s'être penchés sur mes mots.

Je participe peu je sais...  mais je veille !

Et je vous lis.

plume bernache
    Dans le rythme et les

 

 

Dans le rythme et les sonorités on entend crisser cette plume d'acier, fulgurante,
si nerveuse et brutale qu'elle troue le papier. Et sans doute le coeur du destinataire.
L'odeur âcre de l'encre, du plumier fendu…vient jusqu'à nous.
"tu as fui par les trous du papier" "le sang d'encre": deux très belles images.
 
Ce poème est très réussi. Merci.

 

brume
Portrait de brume
Bonjour

Douleur, violence, c'est exactement ce qu'émane votre poème.

Et j'adore le rythme haché qui offre une forte tonalité.

L'émotion ici y est à la fois incisive et brisée.

 

luluberlu
Portrait de luluberlu
Douceur, douleur et violence

Douceur, douleur et violence s’opposent ici. Douceur satinée sur papier satiné et glacé, plume d’acier mouchetée de sang d’encre. Plume... 5 lettres de sang, celui qui coule dans les veines. Plume d’acier, plume acérée pour exorciser.

Soirs sans lune, entre cœur et écriture. Pacte de sang d’encre dont les scellés ont été brisés. Désertion et rêve à l’odeur surannée. Défection métaphorique.

Toi dont les yeux erraient, altérés de lumière,

De la couleur divine au contour immortel

Et de la chair vivante à la splendeur du ciel,

Dors en paix dans la nuit qui scelle ta paupière

(Leconte de Lisle, Poèmes tragiques)

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