blesse-moi blessure
rétrécis le chaos de son absence
deviens pulpe aigüe
en joignant mes actes
aux pensées que je lui adresse
puisqu'elle me manque toujours
blessure d'elle
dans ta linéaire permanence
ton bleu peut devenir si triste
selon le regard
et le poids du souffle qui me supporte
je suis passé dans ce poème
pour qu'elle me manque toujours
blessure
d'une ardeur sans réticence
elle a déposé tant de lumière
je suis dans les marches
à deux pieds
contrits
phalanges rouillées
vers celle que j'ai choisi pour ciel
elle me manquera toujours
Commentaires
Je rapproche ce poème du précédent "Si le sud"
j'y retrouve les mêmes thèmes : Les couleurs devenues fades "le gris de vivre" "le bleu devenu triste" "la lumière qui laisse des traces",
les pieds contrits, meurtris (phalanges rouillées) dans cette dure marche. L'idée du calvaire m'effleure…l'estrade?
"Je suis passé dans ce poème pour qu'elle me manque toujours"
Ce "pour" est terrible.
La souffrance du manque est-elle préférable à l'absence de souffrance(dans l'oubli) ? C'est dur mais c'est juste. La souffrance donne vie à cet absent, puisque celui-ci en est la cause.
Merci pour ces poèmes si touchants et courage !
C'est fort en émotion et je me la reçoit en plein coeur et sur la peau
ça vient jusqu'à moi tellement c'est fort.
mais je me répète là est le problème.
je ne trouve rien d'original à dire
Je suis totalement dans le ressenti
Ce que dégage ton poème c'est tellement fort, c'est rare.
l'intellect est en mode off
Je pourrais reprocher que "Blesse-moi blessure" n'est pas très heureux avec sa répétition, mais non, car ce n'est pas un vers juste suspendu comme ça dans le vide, il renvoie une connotation, un sentiment réel, et il est en harmonie avec la globalité de ton poème.
Voilà c'était un petit commentaire constructif.