Du latin metaphora,
lui-même du grec μεταφορά (metaphorá,
au sens propre, transport), est une figure de style
fondée sur l'analogie et/ou la substitution.
Wikipedia
Est-ce une averse de sang
je ne sais s'il s'agit de larmes rouges
ou de pétales de cyclamen
le temps bégaie
entre trouées de soleil
et longs roulements sombres
cravachés d'oiseaux
ça gronde étouffé
l'air s'étanche
se menace
s'obnubile
virulent
les éclairs griffent les yeux perçants des corneilles
je regarde
le goitre s'enfler de vapeurs noires
le ciel regorge d'obésité et de rage
strié de vergetures fugaces
c'est là que j'irai
dit-on
depuis que l'on pense
l'éther natal
ici en terre
les cadavres se feront dévorer
sous les fleurs rouges
les vivants iront prier le ciel
d'averses d'amours et d'embolies d'espoir
puis
tous ayant été
les mots qui crient encore
seront enfin exténués
oreilles absentes
Commentaires
Merci Mona.
Je ne sais guère commenter, RB, mais plutôt ressentir. Je ressens un poème comme une friandise, ou une boisson amère, ou bien une claque cuisante, parfois c'est une rosée bienfaisante pour la soif, celle de ressentir et la boucle est bouclée.
Votre poème c'est pour moi une claque qui me réveille d'un long sommeil, une claque rouge qui se veut caresse, la nature triomphe de mes craintes, les larmes pourpres de vos nuages sont cette rosée bienfaisante qui me fait trouver la poésie belle, la vôtre et, pourquoi pas, la mienne, parce que l'on s'approprie les idées, les images quand elles sont parlantes comme les vôtres, on les fait sienne et elles vous enveloppent comme un papier cadeau. Votre poésie RB ? Un cadeau de choix. Merci.
Merci Brume, merci de cette lecture où l'on s'aperçoit qu'une chose en vous est multiple.
Je suis en écriture, concentré, affamé, isolé.
Cela me rend, je m'en rends compte, incapable de participer de façon "collégiale" à la participation des membres d'un site, publier-commenter, commenter-être commenté.
Veuillez m'en excuser. Je sais que je ne rattrapperai jamais ce retard. Mes remerciements sont d'autant plus émus.
Et comme c'est violent. Cette colère hurle sur mon visage.
Il y a des trouvailles superbes encore une fois.
Des vers puissants encore une fois.
Et puis les 2 dernières strophes...me parlent tellement, j'aurais pu les écrire:
"les vivants iront prier le ciel
d'averses d'amours et d'embolies d'espoir
puis
tous ayant été
les mots qui crient encore
seront enfin exténués
oreilles absentes"
Très beau poème RB, merci pour les fortes émotions.