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Du latin metaphora,

lui-même du grec μεταφορά (metaphorá,

au sens propre, transport), est une figure de style

fondée sur l'analogie et/ou la substitution.

Wikipedia

 

 

Est-ce une averse de sang

 

je ne sais s'il s'agit de larmes rouges

ou de pétales de cyclamen

 

le temps bégaie

entre trouées de soleil

et longs roulements sombres

cravachés d'oiseaux

 

ça gronde étouffé

 

l'air s'étanche

 

se menace

s'obnubile

virulent

 

les éclairs griffent les yeux perçants des corneilles

 

je regarde

le goitre s'enfler de vapeurs noires

 

le ciel regorge d'obésité et de rage

strié de vergetures fugaces

 

c'est là que j'irai

dit-on

depuis que l'on pense

 

l'éther natal

 

ici en terre

les cadavres se feront dévorer

sous les fleurs rouges

 

les vivants iront prier le ciel

d'averses d'amours et d'embolies d'espoir

 

puis

 

tous ayant été

les mots qui crient encore

seront enfin exténués

oreilles absentes

 

 

5.04
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Commentaires

RB
Portrait de RB
Merci Mona.

Merci Mona.

Écrire, c'est se tenir à côté de ce qui se tait
Jean-Louis Giovannoni - extraits de Pas japonais

Mona 79
Un cadeau

Je ne sais guère commenter, RB, mais plutôt ressentir. Je ressens un poème comme une friandise, ou une boisson amère, ou bien une claque cuisante, parfois c'est une rosée bienfaisante pour la soif, celle de ressentir et la boucle est bouclée.

Votre poème c'est pour moi une claque qui me réveille d'un long sommeil, une claque rouge qui se veut caresse, la nature triomphe de mes craintes, les larmes pourpres de vos nuages sont cette rosée bienfaisante qui me fait trouver la poésie belle, la vôtre et, pourquoi pas, la mienne, parce que l'on s'approprie les idées, les images quand elles sont parlantes comme les vôtres, on les fait sienne et elles vous enveloppent comme un papier cadeau. Votre poésie RB ? Un cadeau de choix. Merci.

RB
Portrait de RB
Brume

Merci Brume, merci de cette lecture où l'on s'aperçoit qu'une chose en vous est multiple.

Je suis en écriture, concentré, affamé, isolé.

Cela me rend, je m'en rends compte, incapable de participer de façon "collégiale" à la participation des membres d'un site, publier-commenter, commenter-être commenté.

Veuillez m'en excuser. Je sais que je ne rattrapperai jamais ce retard. Mes remerciements sont d'autant plus émus.

 

Écrire, c'est se tenir à côté de ce qui se tait
Jean-Louis Giovannoni - extraits de Pas japonais

brume
Portrait de brume
Comme c'est joli.

Et comme c'est violent. Cette colère hurle sur mon visage.

Il y a des trouvailles superbes encore une fois.

Des vers puissants encore une fois.

Et puis les 2 dernières strophes...me parlent tellement, j'aurais pu les écrire:

 

"les vivants iront prier le ciel

d'averses d'amours et d'embolies d'espoir

 

puis

 

tous ayant été

les mots qui crient encore

seront enfin exténués

oreilles absentes"

 

Très beau poème RB, merci pour les fortes émotions.

 

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