Qu’il est long à tuer, le temps…
Le long temps de la maladie !
Il passe vite, mais pourtant
J’ai le sentiment qu’il mendie…
Chaque minute a du retard,
Et les secondes sont trop lentes,
Si mon esprit devient bavard,
Les horloges sont indolentes…
Puis, je guette le moindre son
Et celui de la sonnerie
Qui me dira « mais oui, c’est bon,
Tu peux quitter la compagnie ! »
J’irai vite me préparer
Pour le parcours en sens inverse,
Où sentir, rêver, admirer
La campagne que je traverse...
Le temps me semblera plus court
En contemplant le paysage,
Et le chauffeur, comme toujours,
Aux petits soins pour mon grand âge,
Discutera de tout, de rien,
De politique qui dévie…
De sa compagne, de son chien,
Tous les aléas de la vie.
Car j’oublierai, en conversant,
La chimio qu’on vient de me faire,
Et c’est en me réjouissant
Qu’enfin je pourrai satisfaire
Mon désir du seul paradis,
La beauté toujours étonnante
De mon jardin d’Eden permis…
Alors, c’est le bonheur qui chante !
Commentaires
Je ne sais pas quoi te dire Jamijo à part que je pleure... Et de t’applaudir chère auteure...