Je n’ai plus
sur le sel ou l’amer
une idée de parcours
lampion qui ondule
quand j’ose quitter
l’évidence
voile aux vents
de toutes parts
Dans cet air
accouru
je torsade
sur la carte
le sommeil à la sauvette
recuit
ce qui chaloupe
et
tu sais
ce n’est pas une défense
c’est
Pour
simplement
sans le supporter
l’admettre
Je voudrais
qu’ici
s’impose le "."
Le signe
mais
il n’y a pas assez de place
pas encore
un ruisseau
creuse sa literie
dans les vallons du monde
Place donc
aux récitations
qui effritent
à l’aventure
On y décèlera
le goût du corps
le souvenir
d’épices
sous lèvres closes
comme il était une fois
La calanque
pour ce gosse
étourdi
ponctué d’avenir
le présage
de dénuements
avant la crique
où
assagi
il ira lire
la calligraphie brûlée
des falaises
Autrement dit
d’insomnie souvent
en spirales
d’espoirs
épelés
égouttés
je n’ai d’autre repli
disons d’interstice
que l’abstinence
d’un peu de mots
À peines donc
j’accepte
le cheveu
du même gris
que le bois
des tables au-dehors
l’hiver enduré
pour peu
qu’un étai de chaleur
m’y socle
Les répits
approximatifs ?
oui
aux langueurs d’algues
Et les faims
les torches de marées hérissées
puis passons
toujours par après
La terre tranquille
talons dédiés
aux racines
poignets croisés
Indubitable
soustraction
je la veux
d’une allégresse
moins sobre
qu’indéfinie
comme en ce
22 février
où les amandiers
fleurissent
le paysage s’enchante
et repousse
sur le squelette des forêts
Tu savais
que l’eau ne s’étonne pas du feu
complices d’intempéries
l’absurde théorème
sur le calepin des éclipses
des ombres
et des lueurs
je veux me rendre où je suis
En tout cas
à
l’occulte dévêtu
imprégné d’inaction
S’y retrouvent
soi
et d’autres
qui parlent peu
là où se perdent
les sons des chorales
sédiments parsemés
avec pour
Chaque mot
une étendue
un recueillement
proche
en recherche
comme des époux
apprentis
et si cela se peut
de sagesse
d’entendement
C’est
un toupet d’aquarelle
obstiné sur l’écume
message
assermenté
dans sa transparence
De couleurs
jetées en vrac
ébriétés
sur les patios des pages
Là tu es ma jolie
compagne
d’au savoir-être
et de parure aiguisée
regard échancré
dessus ta gorge d’auberge
démaquillée d’ans
mais
permanente
nacelle
chargée d’évidence
Alors
vus du ciel
les calvaires
sur
l’herbe gorgée
d’esquives
l’histoire recolore
ce qui fut
Norme
l’essentiel est ainsi
un mouvement
sur le sol
un geste rassemble
les grains
en une poignée
Déjà cela
fine mouture
à mêler d’eau
et peu de sel
soumise à l’ardent
croûte et chair
en dessous
acte tendre
la main les brise
les partage
Acquise
si la substance est belle
la pensée seule la jauge
elle n’en sait rien
sans notre âme
Coït
le regard que je me jette
ne sera jamais d’assez loin
je ne connais pas
mon secret
Pour autant
une réponse
donne naissance
à une question
Pour peu
que la maison
se taise
oui
La quiétude
abreuve
les tumultes épuisés
Sise
au buvard
des choses d’origine
longuement vagabondes
Mutique
après les désordres
où glosent
quelques agonies
je veux
La vie déminée
et d’extraire du temps
d’autres notions
moins réelles
émincées
à l’école de lumière
Désoiffons
la source de l’aride
de phrases pures
vigilantes
continuelles
Traversées
si fluides
qu’elles s’écouleront
dans les foules des ruelles
au cœur
Abouties
enfin enfin enfin
d’intelligence spontanée
comme tout ce qui n’est pas solide
si fluides
de vécu consenti
qu’encourir la perpétuité
agglutinera l’aventure
en dépeuplant ce qui nous essouffle
sois
communément
multipliés
Être sans y faire
absous de circonstances
à bout portant
au bout d’un pluriel
de rires
de chagrins
défoncés
avec respect de l’ivresse
Cadrans
de bribes volatiles
lues
rassemblées
parmi
les fragments d’apparences
des jours peuvent
ainsi s’étirer
à l’unisson
propice
celé sur les mères frontières
Commentaires
Imaginez, Plume, que vous êtes sur une barque qui tangue un peu et que vous vous assoupissez.
Cet état merveilleux et trop bref entre conscience et rêve.
Pourtant des reflets du soleil sur l'eau s'infiltrent entre vos cils. Vous maintiennent éveillée...
Tout pétille de vie désordonnée et pourtant le paysage autour est immobile.
Quel cadeau que votre lecture.
On n'entre pas facilement dans vos "éblouissements", R.B...Mais quand on s'y laisse "vaguer" cela devient lumineux.
En particulier dans ce 3ème épisode qui me semble plus accessible.
"Là tu es ma jolie..." et puis "la quiétude abreuve...." et"cadrans de bribes volatiles..."Je voudrais en citer d'autres .
J'ai déjà lu souvent tous ces éclats sans tous les comprendre je dois l'avouer, mais j'ai très envie de les relire et de me laisser éblouir encore!