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Les mots ont des regards profonds et indiscrets.
Celui qui lit s'y voit.
Celui qui cherche se trouve.
Celui qui veut y croit.

La part de vérité des sens s'implique
Mais rien n'oblige.

Un cependant de doute ?

 

Derrière un voile on y trouve une idée.

Ce qui se dévoile n'est autre que pensé.

 

Devant, dedans, derrière ou juste à côté,
La pudeur affiche sa vertu

La candeur revêtue

L'exhibition secrète

Volage et voilage se mêlent

Labyrinthe emprunté

Transparence insondable

Deviennent

Message public d'un moment privé.

 

 

5.52
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Commentaires

Tinuviel
Portrait de Tinuviel
Pour réagir à un commentaire

Pour réagir à un commentaire de l'auteur ici un peu plus bas : je trouve ce texte poétique par moments, et moins poétique sur certains passages, notamment ceci :

"Mais rien n'oblige

Un cependant de doute"

 

ou encore :

 

"Derrière un voile ou y trouve une idée
Ce qui se dévoile n'est autre que pensé"

 

Cependant j'aime assez le début et la fin, tout en restant sur la mienne, de faim ;-)
En effet, tout en aimant l'idée, je suis frustrée par son traitement. Trop peu de mots ? Pas assez travaillés dans leur musique ? Pas assez creusés ? Je l'ignore, mais il me manque quelque chose pour que je puisse y prendre vraiment un total plaisir, que je puisse me relâcher comme j'aime à le faire dans une poésie.

 

brume
Portrait de brume
Bonjour K-Tas-trof

Une ode à l'interprétation. 

J'aime bien vos definitions de cette ambiguité des mots que vous contez dans la 3ème strophe:

"L'exhibition secrète"

"Volage et voilage se mêlent"

"Transparence insondable"

 

Les mots sont métaphoriques, à double-sens, les non-dits etc...Ces mots qui s'exhibent mais aussi qui se jouent de celui qui lit.

Et l'auteur dans tout ça? 

Pour lui tout est clair et c'est ce qui compte.

 

Une douce tonalité, une belle fluidité, joli poème.

 

 

 

 

Louis P.
« Les mots ont des regards

« Les mots ont des regards profonds », intéressante cette idée, cette image : les yeux grands ouverts, les mots ont pour chacun un regard. Les mots sont un miroir, où l'on y trouve son reflet. Un regard « profond » : ils sont le miroir de l'âme, de ses profondeurs, « celui qui lit s'y voit ».

Ainsi le lecteur d'un texte serait renvoyé à lui-même, il n'entrerait pas dans l'âme, dans la sensibilité, dans la vision du monde de l'auteur. Toute lecture serait une interprétation ; dans toute lecture se produirait le processus psychologique de projection, chacun projetterait son intériorité sur les mots des autres, et ainsi dans l'autre on ne trouverait que soi-même, « celui qui cherche se trouve ».

 

Cela implique que l'auteur ne réussisse jamais à faire partager à ses lecteurs sa sensibilité et son propre regard ; que la communication échoue toujours entre l'auteur et ses lecteurs.

Le texte n'offrirait qu'une eau dans laquelle le lecteur-narcisse y chercherait son reflet.

 

Mais on peut douter en effet de ce narcissisme de la lecture, de cet échec d'un partage entre auteur et lecteur, et ce texte y vient : « un cependant de doute ? »

 

Un texte ne se réduit pas à un miroir pour le lecteur, il parle aussi du monde, d'une réalité, tout en exprimant l'intériorité de l'auteur. Il voile, et à la fois dévoile une part intime de l'auteur.

L'écriture est un masque qui cache ( « la pudeur affiche sa vertu »), tout en dévoilant une part de soi-même, ( « exhibition secrète »).

« Ce qui se dévoile n'est autre que pensé » : oui, mais pas toujours « pensé » consciemment.

Un texte nous trahit toujours, il en dit toujours plus que l'on voudrait en dire. Nul n'est maître absolu, souverain tout puissant de sa parole. « Je » parle et « ça » (au sens freudien) parle dans un texte. « Transparence insondable » pour son auteur, mais « sondable » en partie par les lecteurs.

Ainsi le texte permet un « message public d'un moment privé », il n'est pas seulement un miroir pour l'auteur. « Les mots ont un regard », mais le lecteur aussi a un regard, dans son commentaire, ou dans sa réponse, en lesquels l'auteur se découvre.

« Labyrinthe » oui, et jeu de miroirs.

 

En opposition à ce qui se dit souvent, une lecture ne peut pas être qu'une interprétation personnelle de la part du commentateur ; il faudrait faire remarquer que l'on ne peut pas faire dire tout et n'importe quoi à un texte. Celui-ci permet une marge d'interprétation, au-delà de laquelle il y a contresens ou incompréhension. Plus ou moins précis, plus ou moins polysémique, il autorise une pluralité de lectures, mais n'autorise pas tout.

Il n'y a pas de pur hasard, les mots choisis, les expressions utilisées, sont dictés par des intentions, plus ou moins conscientes, par des présupposés et a priori plus ou moins aperçus. Le lecteur perspicace peut dégager, sans y projeter sa seule subjectivité, la part souterraine d'un texte, ses soubassements, le non-dit d'un texte sur lequel s'appuie ce qui est dit.

 

Le commentaire est aussi un texte, un texte produit à partir de celui d'un auteur, mais

 

 

un texte qui doit une fidélité au texte commenté.

J'espère ne pas avoir été infidèle à votre texte, K., même si j'ai conscience de lui avoir ajouté des remarques personnelles sur le commentaire de texte.

 

Merci K.

 

 

plume bernache
   Que ce texte dit juste! Je

 

 Que ce texte dit juste!

Je me permettrais d'ajouter à cette réflexion:

Celui qui écrit se surprend

parfois même se perd

quelquefois se découvre

à travers le regard de celui qui le lit.

 

Plus encore: ce qui se dévoile est autre chose que pensé. Du domaine de l'inconscient...il me semble. Peut-être est-ce aller trop loin?

 amicalement plume

K-tas-strof
Portrait de K-tas-strof
Hé PépitOOOoooh

La poésie mais pas que... car pas certaine que ce texte soit très poétique en plus.

Toute forme d'écriture ou d'expression est une part de soi pour soi, pour l'autre, pour tous, pour un ; entendu ou sous-entendu.

Chaque lecture est personnelle, comme lire des excuses qui n'en sont pas ou entendre des vérités déguisées en fiction.

A quel moment ce qu'on entend, voit ou ce qu'on lit est sans équivoque ?!

 

Je ressors mes veilleries (un texte de 2007).

K'adore ou K'pitule ... des fois :-)

Pepito
Coucou K, Bon, tu le sais,

Coucou K,

 
Bon, tu le sais, moi et la poésie... ;=)
Je préfère que "cependant" soit entre ""
"on y trouve une idée" le "y" est en trop.
Voilà pour le chipotage (aux petits légumes)
 
Si j'ai bien tout comprendu, la poésie permet de se dévoiler en public, mine de rien ?
 
Si j'ai dis une bêtise, ne m'en veux pas. .=)
 
Pepitoche

L’écriture est la science des ânes (adage populaire)

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