Le ciel en incarnat et or
S’est peint
Et, pareille à une caresse,
L’aurore
Emperlée et nacrée
Sur le lac lisse a point.
En ses eaux
Se laisse aller
Piano
Le canard lent et cancanant.
Sous la canopée,
À peine une éclaircie
Où la liane « capillaire »
Encline à s’éparpiller
Paraît se complaire ;
Où aussi, dans le nœud des racines,
S’inclinent
Les ancolies opalines.
Dans le secret de la haie
Prince le lapin nain
S’encanaille sur des airs de pipeau et de piccolo
Alors que là-haut
Les clarines en airain
Câlines
S’approprient le silence de la colline.
Au loin sur le port
Au nord,
Praline la licorne
Claironne
Sans haine
Sa peine de n’être pas, d’opale, sirène.
De réponse point.
Alors, après un élan,
Dans l’océan
En un éclair
Se perd.
Texte proposé à l’atelier d’écriture de Bergerac U.T.L,
Contraintes : de temps pour écrire (1/2 heure) et n’utiliser que les lettres ou les sonorités du mot:PORCELAINE : voir ICI
Commentaires
Quel joli tableau !
Sous la canopée
Suis émerveillé
Au son du pipeau
Et puis sans effort
Arrive à bon port
A+
C’est très drôle, très agréable à lire, poétique et amusant, j’aime beaucoup. Merci et bravo.
J' adore ton canard lent et cancanant qui se laisse aller piano...
Quant au lapin qui s'encanaille,j'ose pas imaginer!
C'est rigolo de se laisser délirer sous la contrainte,hein?
amicalement plume.
Tu oublies la licorne de mer ou narval et quant à moi je conçois tout à fait qu'elle ait souhaité un instant changé de look!!!
Question séduction la sirène pourrait en effet lui en "remontrer"! encore que!!
Pour le reste d'accord avec toi .
Un joli texte, descriptif, qui se joue assez bien des contraintes.
J'ai aimé les « clarines en airain » qui « s'approprient le silence de la colline ».
Le merveilleux affleure avec l'apparition d'une licorne qui voudrait devenir sirène.
La chimère ne veut pas se prendre pour réalité, mais pour une autre chimère. Elle ne veut pas entrer dans la réel, mais demeurer dans le féerique, comme l'ensemble du poème, sous le charme d'un paysage et d'une musique des mots.
Ah, mais j’ai appris quelque chose : les licornes savent nager (enfin... j’espère). Elle doit être un peu primesautière (qui agit d’une manière spontanée, impulsive), comme ce poème (dans le sens de : qui exprime une spontanéité, une vivacité de trait, de style). Moi, j’aime bien. Tout n’est certes pas égal, tant s’en faut, mais pour un texte écrit sous les contraintes (vocabulaire et durée de 30 minutes), c’est, de mon point de vue, satisfaisant. De là à dire que, sous la torture, on arrive à se dépasser, faut tout de même pas exagérer. 
Je suis un peu perplexe sur l'intérêt de ce genre d'exercice, parce que je serais bien incapable de le réussir.
Toutefois, je dois reconnaitre que le résultat est inattendu et comporte de fort jolies expressions. En fait je découvre cette discipline et conçoit bien qu'elle peut contribuer à développer la technique et l'imagination poétique. Tout ne me plait pas mais globalement, je trouve ce texte joli.
Amicalement.