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Lorsque le fil du temps s'étire et se dévide,
La navette des jours retisse les lambeaux
De l'âme déchirée aux abords des tombeaux :
Dans les haillons du deuil l'avenir semble vide.

 

Le ciel, interrogé par ma pensée avide,
D'aucun signal d'espoir n'allume ses flambeaux ;
Complice du trépas, le peuple des corbeaux
Hante l'enclos des morts de son vol impavide.

 

Tout doit-il s'accomplir au fond du gouffre abject
Où la chair se corrompt en un labeur infect ?
L'épouvante m'oppresse et ma raison chavire...

 

Mais la Foi salvatrice ouvre enfin ses abris,
Je n'entends, en ce port où s'ancre mon navire,
La vibrante clameur que génèrent les cris.
                                    

                                                                              

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Commentaires

plume bernache
Ce poème est une méditation.

Ce poème est une méditation. Dès le titre le ton est donné.

Donc  le côté un peu monotone ne me gêne pas, au contraire.

Il me semble que dans une méditation l’émotion est contenue.

Même si elle est bien réelle.

A la fin, cette « Foi salvatrice »vient calmer « l’épouvante » qui menace

de tout submerger.

C’est ce que j’ai ressenti. Et aimé.

 

merseger
méditation

C'est un beau et vrai sonnet classique, j'entends par là qu'il me semble obeir à toutes les règles en vigueur dans ce genre. Le sujet est effectivement d'actualité et progresse graduellemnt vers une vision optimiste de la mort, avec une dimension religieuse affirmée. La mort, le desespoir, l'anéantissement puis la rédemption par la foi. Les images sont fortes et justes, le lyrisme est présent. Pourtant avec tous ses atous, ce poème me donne l'impression de toucher un beau marbre froid. C'est dommage. Je sais pertinemment, car je rencontre souvent la même difficulté, que la perfection recherchée de la forme a tendance parfois à museler l'émotion.

Toute mon amitié

RB
Portrait de RB
La deuxième strophe

La deuxième strophe me plaît beaucoup : elle a du rythme, une belle fluidité de lecture ET de compréhension.

Les trois premiers vers de la 1ière me paraissent un tantinet manquer d'originalité mais le 4ième vers me parle fort, un peu comme un coup sur le bout du nez...

La troisième et la quatrième strophes sont de facture classique. Je relève cependant un doute sur le sens de ces vers à cause de la négation qui me paraît mal placée :

"Je n'entends, en ce port où s'ancre mon navire,
La vibrante clameur que génèrent les cris."

 

J'aime néanmoins l'effort de ces rimes peu fréquentes ou plutôt peu fréquentées.... en "ect".

 

Merci ! A vous lire encore.

Écrire, c'est se tenir à côté de ce qui se tait
Jean-Louis Giovannoni - extraits de Pas japonais

Mona 79
Bien sûr...

C'est un poème de Toussaint, assez sombre pour être terre à terre (je ne dirai pas sous terre, mais presque...) Vos réflexions sont justes, il faudrait sans doute retoucher, améliorer... en aurai-je le courage ? Merci, en tous cas, d'avoir pris le temps et la peine de commenter ce texte.

brume
Portrait de brume
Bonjour Mona 79

Les vers sont jolis, et pourtant j'ai lu et relu pour comprendre ce qui cloche, comprendre pourquoi ce poème aux images fortes ne m'emporte pas.

Votre poème ne décolle pas, il n'y a pas de nuance, le ton est monocorde, trop linéaire. Je pense que cela est dû au choix des expressions.

Par exemple ce passage:

 

Le ciel, interrogé par ma pensée avide,

 

Il y a un fossé entre cet adjectif pourtant fort: "pensée avide" et ce qu'il est sensé me transmettre. Je pense que formulé d'une autre manière il aurait plus de percutant ou de fragilité selon l'émotion que vous souhaitez lui donner.

 

 

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