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Toujours désireuse de nous apprendre la morale par l’exemple, maman nous avait un jour raconté cette histoire qui s’était déroulée il y a longtemps au sein d’une famille plutôt modeste.

            Le père et la mère, travailleurs courageux, avaient toutes les peines du monde à subvenir aux besoins de leurs sept enfants, 4 garçons et 3 filles encore dans l’âge le plus tendre. Pour eux évidemment, il n’était que très rarement question de cadeaux, jouets, livres ou tout autre plaisir superflu. Le père, maçon de son état, n’hésitait pas à proposer son savoir-faire et ses bras pendant son temps libre – « au black » dirait-on de nos jours – moyennant rétribution ou approvisionnement en victuailles.

            C’est ainsi qu’arriva un jour sur la table familiale une magnifique boîte de chocolats qui illumina instantanément 7 paires d’yeux et fit saliver d’envie toute la fratrie. Qu’elle était belle dans son habit de fumée bleue ocellé de mille étoiles ! Qu’elles étaient tentantes ces 22 petites bouchées de chocolat clair en forme de cœur, de bûchette, de losange ou d’escargot, dont on imaginait avec délices le cœur parfumé fondant lentement sous la langue ! Il fut décidé que le chocolat serait le petit plaisir de la journée et que chacun des enfants pourrait en déguster un après le repas du soir. Ainsi trois jours de suite le rituel du tour de table fut-il accompli. La boîte se vida petit à petit et, le troisième soir, il ne resta plus qu’un seul chocolat. La boîte repassa donc de main en main. Or, malgré la convoitise et l’envie de céder à la tentation, aucun des enfants ne se servit et le petit cœur de chocolat continua de circuler de l’un à l’autre au murmure de « non, c’est pour toi ! »

 

            Maman, ayant terminé son récit, nous regarda à tour de rôle avec un sourire malicieux et un air interrogatif, avant de lâcher la question fatidique :

« Alors ! Vous en retirez quoi de cette histoire ? »

            Et là, après un grand silence, l’un de nous hasarda cette explication :

« Ben, c’est parce que c’était le moins bon de la boîte ? »

 

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Commentaires

barzoi (manquant)
les chocolats

Une très jolie histoire avec une chute régalante dont on ne se lasse pas. Bravo Myndie

Escampette
Bonjour,   J'aime beaucoup ce

Bonjour,

 

J'aime beaucoup ce petit texte. La description de la boîte de chocolats m'a povoqué un tendre sourire. Une lecture très agréable, bien imagée et touchante.

 

Merci.

merseger
Chocolats

Que ce texte soit inspiré ou non par une ancienne lecture, la réalisation du récit de cette jolie et malicieuse histoire est fort bien réalisé. Une histoire brève, une écriture nerveuse et précise, donc une densité de bon aloi.

J'ai apprécié. Merci

Amicalement.

chVlu
Portrait de chVlu
sans être obligé je t'ai

sans être obligé je t'ai cru d'avance ;).

 

Ceci étant dit, sous forme d'exercice à la façon de, l'exercice est bien réalisé.......

 

alors point de honte, je ne souhaitais nullement t'en inflliger.

Sören Kierkegaard (1813-1855), Ce n'est pas le chemin qui est difficile, c'est le difficile qui est le chemin

myndie
Portrait de myndie
Bonjour ChVlu,   Tu as bien

Bonjour ChVlu,

 

Tu as bien fait de passer par ici et de me le signaler. Grande est ma honte si ce texte, écrit à la va-vite pour répondre à un défi littéraire entre amis, a des airs de plagiat. Et tu n'es pas obligé de me croire mais : surprise totale. J'ai pourtant lu autrefois le Château de ma mère et la Gloire de mon père mais je n'ai pas de souvenirs de ce passage précis sur la grappe de raisin!!!

Tu dois avoir raison, c'est un épisode qui a dû rester caché dans mon cerveau primitif (si tant est que j'aie un cerveau évolué^^)

 

Pour moi comme je pense pour tous les amoureux des beaux textes, le plagiat est la dernière des offenses qui puisse être faite à un auteur. Du coup, je regrette d'avoir posté ce texte :((

 

myndie

 

infiniment désolée

 

 

chVlu
Portrait de chVlu
Myndie,   je n'ai rien à

Myndie,

 

je n'ai rien à redire sur la forme mais sur le fonds faire du Pagnol sans le dire me géne un peu. A l'instart de la pierre phylosophalle vous transmutates la grippe de vigne en douceur chocolatée, cependant votre fable farceuse suit le même cheminement joueur que celui qui conduit à la morale que prétait Marcel, dans la gloire de mon père, à l'homélie de Lamennais distillée par le maitre d'école enscensé...

 

Conscient que la culture est faite des reliefs subsitant quand on a tout oublié, je ne te taxe pas de plagiat mais je ne pouvais pas passer sans signaler. Effectivement, quelque part au fin fonds de ta mémoire, une citation oubliée a du  instiller l'idée, que dés lors, tu pensais originale...
 

Malicieusement je te suggerre de rebatiser ton texte "la gloriole de ma mère".

Sören Kierkegaard (1813-1855), Ce n'est pas le chemin qui est difficile, c'est le difficile qui est le chemin

K-tas-strof
Portrait de K-tas-strof
Bel écrit

Oui, bel écrit et jolie petite histoire.

Le récit est bien fait, lisse, avec zéro défaut.

Cependant, la fin, à l'inverse de tous, n'est pas celle que j'attendais, ni souhaitais. Elle me laisse un goût fade. ... comme le chocolat après quoi on fait la fine bouche.

Ce qui me gène, c'est cette "perfection" de la bonne éducation. Tirée sur quatre épingles, rien ne dépasse et pas l'ombre d'une espièglerie, d'un marginal, d'une rébellion et ni d'envie de transgression. De vraies images... trop parfaites pour que j'aime.

Ceci étant, ça ne remet pas en cause la forme.

Ma perception du fond est ainsi, et ce lisse gâche un peu mon plaisir de lire qu'une mouche est tombée dans la soupe, ou qu'une souris s'est levée dans la nuit pour ouvrir la boite de pandore....

Je n'ai pas eu d'émotion que celle d'un écrit structurellement trop parfait.

Mais merci... j'aimerai pouvoir en faire autant.

:) K'ss bonbon des fois !
 

K'adore ou K'pitule ... des fois :-)

RB
Portrait de RB
La réponse

de l'enfant se passe de commentaires ....

 

Belle petite fable, les enfants ont encore beaucoup de choses à nous apprendre sur la nature humaine...

Écrire, c'est se tenir à côté de ce qui se tait
Jean-Louis Giovannoni - extraits de Pas japonais

sirye oleudaré
Une histoire bien tournée. La

Une histoire bien tournée.

La réponse de l'enfant ne me surprend pas.

Il aurait pu ajouter, "pourquoi ils n'en commandent pas d'autres, sur leur tablette... de chocolats". Enfin, je connais une majorité d'enfants qui seraient tout à fait à même de répondre cela. Comment leur en vouloir, avec tous les messages publicitaires qu'ils reçoivent.

sirye

 

 

 

brume
Portrait de brume
bonjour Myndie

Alors la fin est génial, les mots d'enfants dans toute leur splendeur. C'est sa morale de l'histoire à lui.

C'est vrai que pour des petits bout d'chou la subtilité du message peut être assez compliqué à deviner.

Une mini nouvelle pour moi c'est parfait et elle en raconte beaucoup mine de rien.

Ma seule remarque sur la forme reste les chiffres écrits en lettre, j'aurais préféré qu'ils soient écrits en lettres. Là je trouve que ça fait négligé.

Sinon rien à dire sur les tournures des phrases et le placement des ponctuations.

Un récit adorable qui ferait un bon conte de noël.

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