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C’est un pays brumeux, mystérieux, farouche :

La fée vient y danser au bras du korrigan.

La pâle Dame Blanche, éprise d’un brigand,

Y mourut de n’avoir pu partager sa couche.

 

Lacis de chemins creux sous un ciel indigo,

Où paraissent flotter de simples croix de pierre,

Où des femmes en noir, à la beauté altière,

Vont œuvrer tout le jour sous le joug du fagot,

 

C’est la contrée secrète où le sentier débouche

Sur le seuil ignoré d’un manoir élégant

Gardé d’un vieux dragon qui va, monologuant,

Éveiller la clarté des étoiles qu’il touche.

 

Pays du petit peuple et des feux sur la grève

Qui perdent les marins crédules aux ligots,

Où savent les esprits invoqués par Margot

Me prendre par la main jusqu’aux confins du rêve.

 

4.77
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Commentaires

barzoï (manquant)
Magie.

J'ai adoré, rien d'autre à dire.

gaston ligny
bonjour merseger vous m'avez

bonjour merseger

vous m'avez mis la main sur l'épaule etvous m'avez emmené en ballade initiatique

il y avait une fée des femmes en noir un vieux dragon et des feux sur la grève

des esprits qui peut-être ne nous ont pas tout ditLa Bretagne garde une part

de mystère          

MERCI à VOUS  MON prénom est Gastonet je suis Belgicain

merseger
Breton

Bonsoir RB, merci de votre commentaire qui met en avant le côté visuel de ce poème et je suis ravi qu'il vous ait rappelé quelques images des paysages que vous avez appréciés.

Je dois effctivement donner quelques explications concernant le fil légende que vous auriez souhaité voir se dérouler. En fait il existe mais c'est vrai de façon un peu sybiline. Le vieux dragon fait un peu Héroîc fantasy mais pourrait fort bien rappeler Mélusine. Le petit peuple est celui des nains, des korrigans, des banchees, des fées, bienveillantes ou non, de l'ankou, qui peuple les paysages et les croyances des vieux de ce pays.

La 4ème strophe fait allusion à la légende des Tan Noz (feux de la nuit en breton), des naufrageurs qui attiraient les navires sur les brisants en allumant la nuit des feux, des torches, des ligots  sur la grève et perdaient donc les marins dont les navires se brisaient sur les récifs parce qu'ils avaient cru apercevoir des amers ou des grèves propices au mouillage. Il y aurait dans cet imaginaire des quantités infinies de légendes, de croyances, de superstitions à exploiter poétiquement.

Merci encore.

Mes amitiés

RB
Portrait de RB
Breton

Bonjour Merseger,

 

Merci de votre beau poème, fort classique pas seulement dans la forme mais aussi dans le ton que je trouve un tantinet monocorde.

Ceci écrit, il est vrai qu'il me fait penser à quelques peintures marines d'hiver qui déclinent également cette gammes de couleurs. Je connais particulièrement la Mer du Nord et des peintres comme Neyrinck dont votre texte m'évoque le souvenir.

La première strophe débute par une anecdote de légende et l'on croit que les suivantes en raconteront la suite ou les conséquences.

N'auriez-vous pas dû créer un lien aussi ténu soit-il avec la suite ?

J'ai regardé le sens du mot "ligot" et ai trouvé, du coup, le sens du vers "Qui perdent les marins crédules aux ligots," un peu tarabiscoté. Surtout le choix du verbe "perdent" et de l'adjectif "crédules".

Qu'en pensez-vous ?

 

 

Écrire, c'est se tenir à côté de ce qui se tait
Jean-Louis Giovannoni - extraits de Pas japonais

merseger
Bretagne

Merci de tout coeur, Plume. Ne vous sentez pas obligée de me vouvoyer. Je suis vraiment content que ce poème ait pu éveiller en vous cette vocation à voyager dans le merveilleux du petit peuple qui hante les landes et les forêts et constituait le quotidien incontournable des Bretons il y à encore assez peu de temps.

Bien amicalement.

merseger
Bretagne

Ah Louis, je vous reconnais bien là, capable d'enrichir le texte que vous analysez de résonnances que l'auteur lui même n'a pas toujours eu comme intention (Gwen a du).J'espère, je crois que vous avez déjà goûté les charmes (au sens propre) de ce pays et de tous ces êtres fantastiques qui le peuplent. Ce légendaire est d'une infinie richesse, comme les paysages qu'il hante : j'ai juste essayé de l'évoquer bien modestement pour lui donner l'audience qu'il mérite...

Portez vous bien.

Bien amicalement

Merseger

merseger
Bretagne

Merci Luluberlu,

 

Le but est donc atteint puisque tu as ressenti ici tout ce que ce beau pays recèle de mystères, de croyances ancestrales, de personnages fantastiques que l'on côtoie quotidiennement Un peu de merveilleux dans un monde de brutes pour paraphraser je ne sais plus qui...

Merci encore.

Amicalement

plume bernache
Mille excuses luluberlu : je

Mille excuses luluberlu : je m'aperçois que j'ai plagié votre commentaire, que je n'avais pas lu...

plume bernache
votre poésie a su me prendre

votre poésie a su me prendre par la main jusqu'aux confins du
rêve

Louis P.
Très beaux alexandrins, qui

Très beaux alexandrins, qui rendent très bien cette magie du pays de Bretagne.

Dans ces paysages « brumeux, mystérieux, farouches », on y croise « fée » et nain « korrigan », l'un au bras de l'autre ; on y croise la « Dame blanche », on y traverse contes et légendes.

À la « pâle Dame blanche » répondent, en contraste, aux détours de « lacis de chemins creux sous un ciel indigo », des femmes « en noir, à la beauté altière ». Dans ce pays, les femmes sont ou noires ou blanches, comme les deux teintes du drapeau breton.

Bretagne : pays des songes, pays des rêves, pays des « esprits de Margot », la fée qui sait emporter «jusqu'aux confins des rêves».

 

Merci à l'auteur pour ce voyage dans le merveilleux des contes et légendes de Bretagne.

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