
Écoute, ami,
les grandes orgues de mon cœur :
dans sa cathédrale frémissante,
quand le vent s’enfle et s’exaspère,
ses cantiques, ses pleurs,
martèlent de leurs cris les secrets de son temple.
Parfois, dans les friches de sa mémoire,
un caillou d’amertume ricoche,
achoppe avec le passé ;
ligoté dans le piège tendu
par un écho trompeur,
mon cœur s’emmêle, alors,
dans l’écheveau de ses tourments.
Bruissements d’eau
sur les roches du temps
où la vague s’étiole
au jusant de sa destinée.
Ami, n’écoute plus battre mon cœur,
dans son berceau tremblant,
pris à la nasse des regrets,
il est le jouet d’une tempête qui hurle,
déchirant
la soie sauvage de mes nuits.
Serrure fracturée, porte battante,
la cage désertée s’ouvre sur le sable,
épouse le silence,
quand la vie immobile, scellée,
s’en est allée rejoindre
la note ultime de son chant.
*

Commentaires
bonsoir Mona,
Un texte rythmé et d'une grande richesse en ce qui concerne les procédés métaphoriques, les images, la tonalité générale avec cette belle apostrophe qui sert de titre et une grande ferveur qui traverse tout le poème. Toutefois, je trouve que la complexité des images a tendance à lui donner un aspect trop ésotérique qui nuit au ressenti de l'émotion.
Amitiés
Texte reclassé en prose poétique au lieu de poésie libre. La mise en page provient d'un pb rencontré par l'auteur. N'en tenez pas compte.
Je suis bien embêté pour commenterv votre texte. Je le trouve "délicat" bien écrit, un rien précieux mais au final, je le trouve assez sympa...
Par contre il a fallut vraiment que je me force pour le lire parce que vos phrases sont des phrases entières et que votre mise en page ne porte aucun sens supplémentaire. Ce que vous avez écrit est de la prose et le découpage que vous en faite me semble maladroit. (puisqu'il n'apporte aucun plus au niveau du sens ou de la symbolique).
Moi je trouve ça dommage, c'est un peu comme si l'auteur n'assumait pas ses intentions ou ses choix d'écriture.
Découper pour découper, ça n'a pas de sens, c'est faire genre (enfin c'est mon avis)
Il me faut du temps pour commenter un poème, je le hume, le butine, me pose plusieurs fois dessus. Parfois, je ne sais qu’en dire ; j’éprouve, comme ici, « la note ultime de son chant ». Ce qu’a écrit Azyadee reflète, bien mieux que je ne saurai l’exprimer, mon impression. J’en reste donc là.
Entre "Ecoute" et "n'écoute plus" deux dimensions perpendiculaires qui s'emboîtent au coeur.
Nous passons doucement de l'écho, des cantiques, des pleurs, des bruissements d'eau à la tempête qui hurle, pour que s'abatte au final le silence et ponctue le poème dans une ultime note qui monte. Nous passons aussi d'un coeur, prisonnier d'un "temple", de "friches de mémoires", "ligoté dans le piège dans le piège tendu" à une cage qui s'ouvre..oui mais à quel prix.
J'aime ce poème, rythmé et vivant.