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Arbres ébouriffés,

Pluie cette nuit.

Chaque branche étincelle.

 

Le jour est indécis, tu sais, là-bas,

dans les vallées, les ubacs

où s'attardent les brumes.

 

Une telle majesté.

 

Ici, plus haut, il fait clair.

Un chevreuil doré accourt dans l'aube.

 

Je travaille le silence au centilitre.

Il ne reste que février.

Drôle, s'éveiller au-dessus des nuages.

 

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Commentaires

RB
Portrait de RB
Merseger, Brume

Merci de votre lecture, oui, l'air, le matin lumineux avec, dessous la brume qui traîne dans les vallées, le si-len-ce... et ces apparitions d'êtres sauvages...et cette lumière.

Tout simple comme cet instant.

Merci de votre passage et commentaire, cela donne envie d'en écrire d'autres... quand ce la sera possible... et là, c'est encore un peu difficile à dire...

 

Merci

Écrire, c'est se tenir à côté de ce qui se tait
Jean-Louis Giovannoni - extraits de Pas japonais

brume
Portrait de brume
Un poème qui

Un poème qui fait du bien à lire, et ça ce n'est pas que des mots, les vers me donnent envie de liberté, envie de grands espaces verdoyants, envie de tout lâcher et respirer la montagne.

Si un poème me fait cet effet-là il est réussi, et c'est le cas pour celui-là.

La simplicité des mots me noie dans une sensation qui fait battre le coeur.

merseger
Claviers

Je ne sais pas trop comment expliquer ce qui me vient de ce tableau impressionniste, d'une extrême simplicité et pourtant d'une grande richesse.

L'impression de s'éléver au dessus d'une mer de nébulosités pour se retrouver en plein soleil, au grand air, métaphoriquement au dessus des contingences de la vie quotidienne, et goûter ce silence plein de majesté quand les rumeurs du monde se taisent pour laisser libre cours à la course solitaire d'un chevreuil; la liberté, la pureté absolues.

J'ai beaucoup aimé.

 

Azyadee
Bonjour   Le post est ancien,

Bonjour

 

Le post est ancien, mais j'ai envie de vous répondre Jeannou. Oh pas du tout apporter une réponse, mais répondre comme un écho, comme on partage un morceau de pain, une nourriture de l'âme, celui de la poésie de RB en moi, simple témoignage de quelqu'un qui découvre ce "genre", cette façon de poser les mots.

 

Je dirais tout simplement qu'il m'offre une liberté de lecture. C'est déroutant par moments, on cherche des agents de liaison, on a peur d'en inventer, mais plus fort que moi, que tout, la poésie est là, elle n'a pas besoin de rajouts, elle a juste pas de barrière, on voit autant qu'on a envie de voir, on perçoit autant qu'on peut percevoir, ou que notre sensibilité peut. Et chez moi, ma sensibilité et mon imagination se trouvent généreusement impliquées, reconnaissantes de cette liberté, de cette absence de carcan, de cadre strict. Mon imagination s'en prend plein les "yeux", car oui il s'agit de tableaux. à chaque poème j'ai une image nouvelle complètement insolite qui me marque. Bref, la poésie est partout dans ce poème, dans l'écrit, et dans le tu.

fondulou
Portrait de fondulou
TClaviers est situé aux

Claviers est situé aux portes du "Pays du Verdon". Niché sur le flanc d'une colline, ce village s'ouvre sur un paysage verdoyant d'oliviers, pins et chênes verts. Des ruelles longent de vieilles maisons typiques de Provence. Pour les amateurs de marches ou même les randonneurs, d'agréables endroits sont à découvrir.

 

RB
Portrait de RB
Merci Pepito

Peu importe la qualité des commentaires, je suis nul en nouvelles pour ma part.

L'idée est de se retrouver également dans un espace un peu plus libre, non ?

Écrire, c'est se tenir à côté de ce qui se tait
Jean-Louis Giovannoni - extraits de Pas japonais

Pepito
Bonjour Qu'importe, bon

Bonjour Qu'importe, bon autant le répéter moi et la pouésie... on est pas potes. Donc pas d'idée sur la valeur des pieds, rimes et autre sudoku.

 
Pour le fond : je vois un éveil en haute montagne, berger, alpiniste, ou autre.
On va (encore) chambrer ma logique mais : arbres ébouriffés du matin > vent, chaque branche étincelle > rosée = rosée+vent ... ?! mmmmh aucune chance ;=)
Pas compris le "travail du silence au centilitre" mais l'image reste jolie.
Voilou, c'est pas  un com de compétition, désolé.
 
Pepito
 
 
 

L’écriture est la science des ânes (adage populaire)

jfmoods
Portrait de jfmoods
Le propos, presque

Le propos, presque exclusivement descriptif, structuré autour de repères spatiaux (compléments de lieu : "là-bas", "Ici, plus haut", "au-dessus"), dessine une verticalité, suggérant, dès la personnification initiale ("Arbres ébouriffés"), l'hypothèse d'un paysage état d'âme. Le locuteur se trouve positionné sur un massif montagneux comme l'indique le jeu antithétique des éléments ("arbres", "branches"/"vallées", "ubacs"). Le décor proche est paré de connotations très mélioratives (hyperbole : "Chaque branche", champ lexical de la luminosité : "étincelle", "clair", "chevreuil doré", verbe de mouvement : "court", marqueur d'intensité : "Une telle majesté"). L'eau se présente comme source native de l'émerveillement ressenti ("Pluie"). Le bas, lui, si éloigné, demeure indistinct (groupe nominal : "jour indécis") et l'inversion du sujet ("s'attardent les brumes") ajoute à l'impression d'étirement dans le temps du phénomène naturel observé. Le locuteur s'adresse à une personne absente ("tu sais") afin de lui faire partager la perspective de cette vie peu lumineuse à l'aune du sol. Lui, a préféré s'élever, prendre de la hauteur. Comme un écrivain, comme un artisan plutôt, il "travaille". Son matériau, singulier, est ce "silence" dont il s'est environné et dont il pressure les moindres inflexions, faisant venir chaque texte à maturation comme à travers un lent processus de vinification ("au centilitre"). Le délai pour la menée à bien de l'entreprise tout entière ("février" échu) est impératif (négation catégorique : "n'... que"). Le dernier vers figure l'image, sans doute à visée humoristique ("Drôle"), du poète flottant métaphoriquement dans les nuées, hors de la commune humanité. Placés en forme une rime interne au titre, les "Claviers" majuscules ont peut-être pour fonction d'ajuster, comme sur une partition musicale à remplir, le champ (le chant) de l'écriture.

 

Merci pour ce partage !

RB
Portrait de RB
Discuter de poésie...

Bonjour,

 

Je comprends votre point de vue ou plutôt votre absence de point de vue sur des textes de ce genre.

Le débat serait sans fin si nous souhaitions l'engager entre poésie classique (versifiée et rimée) et poésie libre.

C'est comme si vous me demandiez si Mozart me plaît alors que je joue du free jazz.

Les deux sont de la musique. Mais "obéissent" à des règles, des choix et un travail totalement différents. Et les deux me plaisent comme le blues ou la musique tarab ou de la house.

Ce qu'il y a d'intéressant dans des sites comme celui-ci, c'est justement le mélange des genres, la découverte et l'approche d'écrits que l'on n'aurait pas faits dans d'autres circonstances.

Je n'aime personnellement pas calculer les pieds, analyser la qualité des rimes. J'aime de plus en plus en revanche en redécouvrir les charmes poétiques "structurés". Tant inspirée de poètes anciens que totalement remise "à notre temps" avec nos mots de notre époque.

Des gens comme vous reprochent souvent à l'auteur de devoir accomplir une sorte de travail pour ressentir quelque chose à la lecture d'un poème libre assez hermétique. Oui cela a évolué comme cela. Comme la peinture ou la sculpture abstraite.

Mais derrière, il y a du sens, de la dimension émotionnelle à (re)créer et ce n'est évident ni pour vous, ni pour moi.

Ce que je sais c'est que si l'on reste dans une approche de recherche de compréhension cartésienne, on y arrive pas.

 

Essayez si vous le souhaitez, vous ferez de belles découvertes, j'en suis convaincu.

Cordialement

Écrire, c'est se tenir à côté de ce qui se tait
Jean-Louis Giovannoni - extraits de Pas japonais

luluberlu
Portrait de luluberlu
Et bien, je l’entends cette

Et bien, je l’entends cette pluie au son de clavicorde. Ce n’est pas une pluie de printemps, ni d’automne, qui peuvent être douces, ni une pluie d’été qui souvent emporte tout. Mais de petites voix, délicieusement douces, et aigrelettes.

Oui, je sais, le jour est indécis, un peu comme la pluie, parfois. Elle me vient cette voix, des vallées, des ubacs, et s’attarde en moi, un peu comme des mots écrits sur papier vélin, et que j’aurai reçu d’un être cher. Ah ! S’éveiller au-dessus des nuages quand tout est propre et clair, nimbé de cette lumière si particulière qui aiguise les sens.

Juste un conseil de mise en page : ajoutez une ligne vide en fin de texte pour aérer par rapport à "Moyenne des votes...) avec la touche "entrée".

 

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