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Un exercice de l’atelier d’écriture de Bergerac, proposé par LNA, à choisir parmi 8 thèmes différents. Olala a choisi : « Décrire les affres d’un carré de chocolat sur le point d’être ingurgité. »

 

Appétissantes et fondantes à souhait, rescapées d’un véritable tsunami de « croque-mi, croque-moi », nous restons cinq gourmandises au chocolat, truffes joliment bronzées et subtilement moelleuses aux suaves effluves de cacao et de café, désormais au large dans notre écrin argenté. Bien conscientes d’avoir eu beaucoup de chance d’échapper au massacre, nous ne le sommes pas moins de la précarité de cette faveur ! Belles et savoureuses oubliées, mais... ce ne saurait être pour bien longtemps !!

Tiens, que vous disais-je ? — Voilà justement que l’on s’agite dans le voisinage. Des placards s’ouvrent, des portes grimacent, on fouine, on furète... Aïe, je connais ce genre de précipitation, croyez-moi, elle n’augure rien de bon pour nous !

Le bruit se fait plus proche, la porte, notre porte s’ouvre et... dévoilée notre cachette !! Attention, nouveau tsunami en perspective !

Une main preste et brusque a saisi l’écrin si rassurant et le jette, plus qu’elle ne le dépose, sur la table avoisinante ; couvercle retiré, un éclair de lumière nous enveloppe ; nous voici, pauvres esseulées, nues, offertes à la gourmandise des uns, à la gloutonnerie des autres, sans défense. Et vas -y que je vous tripote, vous tâte, vous palpe et vous gratifie de viles flatteries et chatteries... puis deux doigts épais, adipeux et tiédasses m’enserrent brutalement. Pitié, au secours !! Je sue de peur et de dégoût, je « dégouline » et m’étale en dessinant des franges dans la paume de mon tortionnaire ; bien m’en prend ou mal d’ailleurs, car « patatras » l’horrible main m’a lâchée et, sans ménagement, me revoici défigurée et suintante au milieu de mes quatre autres congénères tandis que « glup, glup, tchip » mon bonhomme se lèche les doigts avec application et avidité. Sûrement pas raciste en tout cas cet homme-là ! (notre belle carnation foncée ne semble pas lui poser de problème !!), mais racé par contre, de cette race des « goulafres » gloutons, joufflus, bouffis, ventripotents, au regard lubrique, à la trogne rubiconde et aux lèvres épaisses et baveuses. Pouah ! Berk ! Nulle envie vraiment de finir dans pareille bouche, trop humiliant !!...

… Oh, mais que voilà une jolie menotte toute rose et proprette ! Et, voyez-moi cette bouche délicate aux lèvres soyeuses, joliment dessinée et ornée de deux rangées de fines et blanches quenottes : un bien sympathique « reposoir », ma foi, pour une fin de vie ! — Et aussitôt de m’agiter dans la boîte et de me faire remarquer dans l’espoir que... oui, gagné ! La petite main me caresse doucement tandis que les lèvres me susurrent à l’oreille des « hum, miam, miam » gourmands ; je fonds littéralement de ravissement et de tendresse pour mon jeune bourreau et, avant d’avoir réalisé ce qui m’arrive... Crac, crac, mon destin s’arrête là.

 

5.04
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Commentaires

luluberlu
Portrait de luluberlu
« glup, glup, tchip », je

« glup, glup, tchip », je m'en suis léché les doigts.

pifouone
Bien que le sujet ne

Bien que le sujet ne m'emballe mais alors pas du tout, je ne peux qu'apprécier ce texte plein de jolis mots et qui tient très très bien la route malgré la difficulté à écrire sur... du chocolat !

 

Didier

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