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Sept heures !

Fort de son expérience donc, Bouillot donna un rude coup de pied dans la porte de leur dortoir et avança prudemment le bout de son nez. Il se décida ensuite à entrer pour de bon non sans avoir sagement laissé passer quelques secondes. À une époque, il s’était même armé d’un vieux manche à balai qu’il agitait chaque fois de bas en haut et de droite à gauche dans l’encadrement de la porte. Peut-être craignait-il des fils reliés à un dangereux mécanisme. Ce qui est sûr, c’est que toutes ces pantomimes amusaient énormément Paulo qui ne ratait à aucun prix l’arrivée matinale de son surveillant. Il avait même une fois violemment tapé plusieurs coups dans son armoire dès l’entrée du gros. Ce dernier avait détalé jusqu’au fond du couloir de l’étage avant de revenir et... quatre jours de cachot pour Paulo !

— DEBOUT LÀ-DEDANS ! ET QU’CA SAUTE !!!

Personne ne s’avisait de traîner au lit après ces éloquentes paroles. À côté de Pierre, Paulo repoussa ses couvertures avec des gestes maladroits, les yeux encore gonflés par sa nuit de sommeil.

— Joyeux ‘niversaire… lui souffla Paulo en souriant de toutes ses dents jaunies par le manque de brossage.

— Bon anniversaire à toi aussi… lui chuchota Pierre en retour.

Eh oui ! S’il y avait une seule chose d’exacte dans son cauchemar de cette nuit, c’était bien que Pierre avait treize ans aujourd’hui même. Treize ans ! Tout comme son meilleur ami. Même âge, même mois, même jour de naissance. De toute façon, peu importait, à l’orphelinat ça restera un jour comme un autre. Il ne fallait surtout pas s’attendre à recevoir des cadeaux, ni même un gros gâteau avec tout plein de bougies à souffler sous les applaudissements de vos camarades. La claque ne voulait évidemment pas en entendre parler. Pierre se souvenait qu’un jour un petit croisant le directeur dans un couloir, fier sans doute d’avoir cinq ans le jour même et ayant momentanément oublié à qui il avait affaire, s’était permis de zozoter en souriant de bonheur.

— M.le directeur ! j’ai cinq ans aujourd’hui !

Le petit écervelé tendait bien haut une main aux cinq doigts grands écartés. Ses amis craignirent le pire pour l’étourdi. Mais plutôt que de gifler à tour de bras comme à son habitude, Claquedur se contenta de hausser les épaules en répondant sans même le regarder.

— Et alors ? Ça me fait une belle jambe petit morveux, allez ! Dégage !

Il le repoussa d’un méchant coup de genou et repartit à ses occupations sans plus de commentaires. Restait au beau milieu du couloir le pauvre petit « morveux » tout secoué de sanglots pendant que les plus grands visaient d’un regard meurtrier l’endroit supposé du cœur de leur directeur, s’il en possédait un bien sûr.

Pierre trouvait que c’était un exemple très représentatif de l’intérêt tout particulier que La claque portait aux dates d’anniversaire de ses pensionnaires.

— Treize ans… murmura encore son bavard de voisin en remuant à peine les lèvres, t’es presque un vieillard dis ?

— Vieillard toi-même… rétorqua doucement Pierre.

Paulo coupa court car Bouillot s’approchait. Tout en s’habillant rapidement, il jetait de fréquents regards en direction de leur surveillant. Roulant exagérément des yeux après avoir chaussé ses binocles et à l’aide de quelques coups de menton significatifs, il fit comprendre à Pierre qu’il y avait quelque chose d’intéressant à voir de ce côté-là. S’habillant lui aussi le plus promptement possible, Pierre tourna la tête tout en douceur pour découvrir ce qui excitait tant son ami.

L’explication se tenait tout droit juste au côté de l’affreux Bouillot. Enfin, tout rond serait plus juste. C’était un petit nouveau. Un petit nouveau bien dodu de partout. Il devait avoir à quelque chose près leur âge. Sur ses épaules reposait, comme détachée du reste du corps, une bonne grosse tête toute gentille et toute frisée. Elle semblait avoir été dessinée rien que pour le sourire et aussi, malheureusement pour lui, pour faire sourire. Un fort strabisme donnait à l’ensemble de sa figure une telle note de ridicule et de naïveté que cela devait attirer naturellement la moquerie et faisait de lui une victime toute désignée des autres enfants. Et comme nous le verrons malheureusement un peu plus loin, de certains adultes aussi. En clair et en cinq mots, le nouveau biglouchait à mort !

Trop petits, ses vêtements étaient usés jusqu’à la corde. Remarquez ! Ils n’avaient pas grand-chose à envier à ceux qui l’entouraient. À l’orphelinat tout le monde était vêtu par les soins d’une association de bienfaisance qui devait à coup sûr rassembler les plus vieilles folles dingues de la ville.

Plutôt que de les jeter ces vêtements, ce à quoi ils étaient tout juste bons, elles les apportaient en grande pompe à l’orphelinat. Tous les pensionnaires sans exception devaient alors supporter, en présence de leur directeur, les plus humiliantes séances d’essayages qu’on ne souhaiterait même pas à son pire ennemi. Ils devaient rester en slip pendant plus de trois heures chaque mois, tout transis de froid devant ces vieilles bonnes femmes gesticulantes, et se plier à toutes leurs exigences ainsi que subir leurs incessants bavardages.

— Oooh ! Mais regardez-moi ce petit chérubin tout rose ! mignardait l’une d’entre elles en pinçant gentiment une joue de Paulo qui n’était pas rose mais plutôt rouge de honte et de colère. C’est’y pas mignon tout ça, hein ? Rajoutait la vieille chouette en lui collant de force deux grosses bises bien baveuses.

Il fallait aussi, en serrant les dents cette fois-ci, qu’ils acceptent sans une plainte et en souriant pour les plus doués d’entre eux, les innombrables piqûres que cette bande de sorcières bafouillantes leur infligeaient lors des soi-disant indispensables retouches. Retouches qui devaient les transformer, selon elles, en véritables princes habillés sur mesure. L’avis des victimes différait quelque peu. Tous trouvaient que cela tenait davantage à des séances de tripatouillages malsains qu’à un défilé de mode. Comble de l’horreur, Paulo se rappelait la fois où lassé qu’une des vieilles, sans doute la même qui lui avait tiraillé les joues, s’acharne à lui piquer un mollet sous prétexte d’ajuster l’ourlet d’un abominable pantalon marron à rayures jaunes, il rua du talon après une piqûre plus profonde que les autres. La couturière reçut le coup en plein menton. Elle s’étala aussitôt de tout son long dans un bref gémissement. Ses consœurs poussèrent des hululements horrifiés. Infirmières dans l’âme, elles abandonnèrent sur le champ ouvrages et papotages pour foncer sur la pauvre allongée. Leurs réflexes n’étant plus ceux de leurs vingt ans, la plupart des grands-mères se tamponnèrent, se cognèrent, s’emmêlèrent et finalement tombèrent en tas sur la pauvre victime du coup de talon de Paulo.

Curieusement, cette dernière n’avait cessé de gesticuler et de grogner en désignant avec insistance l’intérieur de sa bouche. Une fois dégagée non sans peine du paquet de jambes variqueuses et de têtes édentées, la pauvre femme continuait son manège en dansant sur place jusqu’à ce que l’une de ses amies, plus fine mouche, ne devine enfin ce que son manège signifiait.

— Elle a avalé son dentier ! s’exclama-t-elle, hein ?… C’est ça Paulette, hein ?… T’as avalé ton dentier vieille carne ?… Tu vas crever dis ?… Bien fait ! Ça t’apprendra de raconter des menteries ! Aller dire à tout le monde que j’ai volé le bonhomme de ta sœur Germaine, vieille bique va !… D’abord j’lai pas volé, il est ben venu tout seul dans mon lit tiens ! Pas dur, y n’avait marre d’une vilaine comme la Germaine, oui ma grosse ! c’est lui-même qui me l’a dit et encore il rigolait comme quoi finalement l’avait eu d’la chance dans son malheur, à c’qu’il paraît qu’c’est toi qu’il aurait dû marier, ouuuuh l’pauv gars !… Alors tu crèves oui ou non ? Mais ça a la vie dure la saloperie…

— Mesdames ! s’interposa alors vaillamment La claque. Voyons mesdames, ce n’est pas le moment, voyons !… Allons madame ! Vous voyez bien que la pauvre s’étouffe… écartez-vous que je…

— Non mais de quoi j’me mêle !!!… Ça, c’est trop fort alors ! Puisque j’vous dis qu’elle a c’qu’elle mérite la Paulette !

— Euh oui… tout de même madame je ne…

— Silence jeune malotru ! lui lança la vieille pie maintenant menaçante et de vagir en repoussant le directeur à grands coups de sac à main. Quelle honte ! OSER me traiter de menteuse, moi !

— Mais… mais madame, je ne… OUILLE ! mais enfin arrêtez… AïE !… Je ne…

— Vous devriez avoir honte jeune homme ! hurlait la furie, en redoublant ses coups de sac. Honte de vous en prendre à une pauvre vieille dame sans défense.

Et PAF ! Un coup dans le ventre de La claque qui se plie en deux le souffle coupé.

— Oumpff…

Et PAF ! Un autre coup en plein sur la nuque.

— ARGhggg…

Il en voit trente-six chandelles le père Fouettard. Moitié groggy, il tombe à quatre pattes. La vieille dame se déchaîne pour le finir à grands coups de pointe de souliers dans les côtes.

— VLAN ! VLAN ! VLAN !… VLAN ! La claque s’affaisse, la vieille vainqueur par KO !

Il ne fallut ni plus ni moins que cinq des plus costaudes couturières pour soustraire le directeur à la furie de la voleuse de mari. Cette dernière fut raccompagnée de force vers la sortie et le calme revint, enfin presque. À l’autre bout de la pièce, le souffle de plus en plus court, Paulette continuait de danser sur place en montrant toujours avec désespoir l’intérieur de sa bouche. Les vieilles revinrent au pas de charge pour entourer la malheureuse. Elles se lancèrent aussitôt dans une véritable cacophonie de cris, de conseils, de mouvements désordonnés, de propositions de verres d’eau et enfin de plaintes sincères. Tout cela n’améliora en rien l’état de santé de la pauvrette qui pâlissait à vue d’œil et ne respirait plus que par à-coups. L’affaire semblait bien mal partie quand La claque, le nez en sang et tout gémissant, réussit à se relever. Il claudiqua vers la presque morte en se tenant les côtes, força difficilement un passage dans la marée humaine qui l’entourait et finit par la ceinturer fermement par-derrière. Les enfants éclatèrent de rire en croyant assister là au tout début d’une merveilleuse histoire d’amour. Leur directeur, ne tenant compte des moqueries qui fusaient de toutes parts, n’écouta que son devoir (surtout par peur d’un possible décès dans son établissement et donc d’une possible enquête de police). Malgré les impressionnantes dimensions du postérieur de Paulette, il réussit à exercer une forte pression de bas en haut sur son abdomen. Pression suffisamment puissante pour qu’un étrange objet soit recraché à grande vitesse. Un superbe vol plané et le dentier, dégoulinant de bave, atterrit comme par acharnement du sort, dans les mains d’un Paulo totalement écœuré. Le regard sévère de son directeur l’empêcha de se débarrasser de l’immonde objet avant de l’avoir remis en main propre à sa propriétaire reconnaissante. La vieille l’enfourna comme si de rien n’était et s’empressa de remercier avec force baisers notre pauvre Paulo qui, décidément, semblait poursuivi par le mauvais œil.

La suite logique fut que Paulo du supporter pendant un bon mois les moqueries de ses camarades.

— Mais… c’est le Paulo à sa Paulette ça !

Ou bien. 

— Eh Paulo ! T’es bête ! T’aurais dû profiter de son dentier pour t’entraîner à rouler des pelles !

Ou encore.

— Dis Paulo ? Si tu fais des p’tits avec Paulette, tu nous en gardes un ?… Promis ?

Ou bien encore.

— Tu sais quoi Paulo ? J’ai entendu dire que la vieille vient de mourir, si ! Paraît qu’elle t’a laissé un héritage, tu d’vineras jamais… si ! Son dentier ! Oublie pas d’lui passer un coup de brosse à dents avant de l’essayer !

Inutile de vous décrire dans quel état de rage vengeresse se trouvait Paulo quand l’imminence d’une visite de l’escadron des vieilles chouettes fut annoncée. Pour défendre sa réputation, il se devait d’agir, de marquer le coup. Voilà comment il s’y prit.

Paulo avait simplement remarqué que Paulette, qui par reconnaissance, était devenue son habilleuse attitrée, ne se contentait, pendant toute la séance, que de s’asseoir et se relever d’une chaise. Sa chaise habituelle et préférée. Elle allait et venait en long et en large dans la pièce, énervant et critiquant tout le monde avant de revenir finalement s’asseoir aux côtés de son « bébé rose ». « Bébé rose » ! Ce fut la goutte qui fit déborder l’océan. Paulo avait alors profité d’une des tournées d’inspection de la grand-mère pour subtiliser un bracelet muni d’un petit coussinet où les opiniâtres couturières plantaient, pour ne pas les perdre, leurs aiguilles et épingles tachées du sang des orphelins. Il le glissa ensuite avec adresse et au tout dernier moment sous les fesses de la revenante qui l’écrasa consciencieusement de ses à peu près cent vingt kilos. Paulo rigolait doucement dans sa barbe alors que la dame patronnesse semblait ne ressentir aucune démangeaison particulière du côté de son postérieur et ceci à la stupéfaction de notre vengeur non masqué. Incrédule, Paulo ne quitta plus des yeux sa protégée. Bien lui en prit car il reçut enfin la récompense de sa bravoure au combat. La vieille, toujours jacassante, se leva et enfila son gros manteau par-dessus l’étincelant et sanguinolent hérisson métallique bien blotti au creux de son énorme fessier. Elle l’emporta avec elle pour un long voyage qui durera sans doute jusqu’au soir avant de se coucher ou bien jusqu’à l’une de ses prochaines et fréquentes visites aux toilettes. À moins que son mari, si mari il y a, ne le découvre d’ici là… et peut-être après tout, qu’il ne dira rien.

Plus sérieusement, en conclusion et toujours selon Paulo, ces gentilles séances d’habillage gratis devaient sans aucun doute donner à ces grands-mères plus que gâteuses l’impression d’avoir fait une merveilleuse action. Ainsi, c’était avec des consciences débordantes d’autosatisfaction qu’elles pouvaient s’endormir tranquillement tous les soirs malgré les journaux télévisés suintants de souffrances, de misères et de catastrophes en tout genre. Il voyait là la seule explication plausible pour justifier un tel acharnement à faire souffrir les pauvres innocents qu’ils étaient.

La claque encourageait bien entendu de tout son cœur ce petit commerce qui lui permettait d’habiller ses orphelins à moindres frais. Il n’avait plus qu’à trafiquer quelques papiers administratifs et se mettre dans la poche les subventions de l’état qui devaient normalement servir à leur acheter des vêtements neufs.

Il sera de nouveau question en temps voulu de ces fameuses économies, pour l’instant, retour sur notre petit nouveau. Le timide garçon avait l’air, pour le moment, plus terrifié que souriant comme le portait à le faire son tempérament naturel. Il dansait d’un pied sur l’autre, Bouillot l’ayant momentanément délaissé pour foncer sur une victime occasionnelle qui tardait trop à faire son lit au carré. Resté planté au milieu du dortoir sans plus oser bouger d’un seul millimètre, le pauvre gosse regardait la scène avec effroi. Concluant son affaire en balançant une bonne paire de gifles au fautif, Bouillot sembla soudain se rappeler sa mission première. Sans un mot il indiqua au nouveau le lit inoccupé et voisin de celui de Pierre. Lit encore chaud de la présence de Désiré, le seul enfant noir de l’orphelinat.

Noir ! Vraiment tout noir qu’il était Désiré ! Et même que d’après Paulo qui s’était obstiné à l’appeler Mamadou, il y avait de grandes chances qu’il le soit encore et qu’il le reste toute sa vie.

Bref, la couleur de peau du fameux Désiré lui avait, pour une fois, sans doute plutôt porté chance quand s’était présenté un jeune couple candidat à l’adoption. Cette occasion de pouvoir quitter à jamais les Heures Heureuses ne s’était produite qu’une seule fois depuis que Pierre y demeurait. Autant vous dire que tous avaient absolument tout fait pour s’attirer l’attention de la belle jeune femme brune au regard si doux. Paulo qui avait sans doute écouté un échange de trucs et recettes entre ses vieilles amies couturières avait décidé de se frotter les dents avec du persil. Il paraissait que ça leur donnait une blancheur éclatante. Vu l’état du fameux dentier volant de Paulette, il aurait dû avoir la sagesse de mettre en doute l’efficacité de ce remède miracle. De toute façon, pas un brin de persil dans le coin. La plante ne poussait évidemment pas dans les couloirs d’un orphelinat et vu qu’il lui était toujours interdit de s’approcher à moins de trente mètres de la cuisine, il se contenta d’une vulgaire touffe d’herbe arrachée à la pelouse du parc. Ce fut donc d’un grand et verdâtre sourire qu’il accueillît la jeune femme.

D’après des bruits avant-coureurs, la visite du jeune couple avait bien pour unique but de « choisir » l’un d’entre eux. C’était elle, sans écouter ni les mots que son mari lui murmurait à l’oreille ni les imbécillités que lui débitait le mielleux Claquedur, c’était elle qui s’était dirigée droit vers Désiré dont les yeux s’étaient agrandis d’incompréhension.

Pourquoi moi ? avait-il demandé après cette première visite du jeune couple. Pourquoi lui ? Le pauvre petit orphelin affublé d’une peau toute noire et curieusement rose sur la paume des mains et la plante des pieds. Pourquoi lui ? Avec cette tête couverte de sombres cheveux crépus difficilement démêlables qui reléguaient les fameuses mèches rebelles de Pierre à de sympathiques épis. Pourquoi lui aussi ? Avec cette tête au nez épaté, aux lèvres charnues et écarlates qu’on aurait cru faites par un long coup de couteau donné par un chirurgien fou. Lui qui malgré son jeune âge, et pour avoir déjà énormément souffert du racisme, en savait déjà infiniment plus que bien des adultes sur la nature humaine tant citée et tant débattue dans les discours des beaux penseurs de notre époque. Enfin, que rajouter sinon que tous ses compagnons de misère avaient été, de tout cœur, extrêmement soulagés qu’il ait été choisi. Et même, même si certaines nuit, de fréquents rêves n’hésitaient plus à leur noircir la peau pour les perdre de bonheur entre les bras de cette merveilleuse et toute nouvelle maman, tous avaient été très heureux pour lui. D’évidence, le garçon était prioritaire.

Il faut dire que Désiré en avait plus que bavé. Il était vite devenu le souffre-douleur officiel de Bouillot à cause justement de la couleur de sa peau qui le rendait « aussi visible dans la chambrée qu’une crotte de chien sur la neige », pour reprendre une expression familière de ce gros imbécile.

Enfin ! C’était de l’histoire ancienne. Le petit veinard les avait quittés depuis une bonne semaine déjà, main dans la main avec sa nouvelle maman. Un dernier regard un peu brouillé par des larmes et hop !… Parti ! Sauvé !

 

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Commentaires

plume bernache
    Que d'action !   La scène

 

  Que d'action !

  La scène du dentier est complètement désopilante.  

  Très visuelle. On dirait une bande dessinée d'Uderzo, avec plein de petits détails qui rajoutent du comique et de la vie.

  Et en même temps ces moments d'émotion en évocant ce petit enfant noir qui a trouvé une famille, lui.

  Très bon épisode! 

coline dé
Portrait de coline dé
Mon commentaire  va peu

Mon commentaire  va peu varier par rapport  aux précédents...

Mais je continue à lire avec plaisir !

Réfléchir la vie : un joli projet d'écriture !

Mona 79
je lis

Si je ne commente pas, je lis et j'attends la suite pour dire ce que j'en pense. Pour le moment si j'en suis à ce chapître, c'est que ça me plaît, sinon j'aurais déjà abandonné ; ça me rappelle le film "Les choristes" que j'ai vu plusieurs fois.

L'épisode du dentier m'a bien fait marrer, pour reprendre l'expression. Bien amenée, bien décrite, grand éclat de rire (peu charitable, bien sûr, mais ces bonnes dames le sont pour dix, n'est-ce pas ?)

Je lis un épisode par jour, il faut voir à ne pas gâcher son plaisir, alors... à bientôt !

framato
Portrait de framato
Les personnages restent

Les personnages restent vraiment bien campés. Le scène du dentier est épique, quasi surréaliste et drôlatique. Elle frise l'invraissemblence, mais l'humour passe bien.

 

Je continue à regretter certaines incursions de l'auteur (revenons à notre personnage) lorsque les annecdotes s'entremêlent (mais c'est une broutille au regard du plaisir apporté par la lecture)...

 

Vraiment, un sacré climat, ça tient la route et ça continue à être très drôle. Bravo

pifouone
Bonjour Christian   J'ai

Bonjour Christian

 

J'ai rajouté les moustaches dans mes corrections à venir. Je suis heureux que ce chapitre te fasse sourire. Moi, chaque fois que je relis mon histoire je me marre à tout va de mes bêtises. C'est déjà ça. Et puis écrire doit rester un plaisir quelque soit la qualité du texte (et malgré les fautes d'orthographe!). Non, non, il n'y a rien de vécu. J'ai eu une enfance heureuse entourée de parents raisonnables. Au fait, je viens de modifier le premier chapitre. Ca te dirais de le lire, de le comparer à celui publié sur ce site et de me dire ce que tu en penses. Pas de crainte, il ne fait qu'une page. J'ai éssayé d'épurer un peu et d'arrondir quelques angles qui passaient mal.

 

Didier

luluberlu
Portrait de luluberlu
Sans bigloucher, c’est

Sans bigloucher, c’est toujours aussi bon. Les personnages sont bien campés.

En général (souvent), les vieilles chouettes sont aussi moustachues, non ?  À ajouter aux bises bien baveuses (beurk) !surprise En plus, elles hululent. J’ai bien ri en lisant la suite. Question à l’auteur : c’est du vécu ???? J’ajouterai : si l’auteur fait encore des petits, j’espère qui nous en gardera un (ou plusieurs).

Jusqu’à présent, tout cela tient la route. Les personnages sont bien amenés ainsi que les interactions entre eux. Le récit garde sa cohérence, ce qui n’est pas une mince affaire.

Tu devras te contenter d'un seul commentaire (2 en fait si on compte mon courriel). J'en suis désolé.

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